HISTOIRE DE NIBAS AU 20ème SIECLE
LA POPULATION A NIBAS EN 1906
Les personnages importants du village
Le curé, c’est DUBOIS Félix, il a 77 ans
Les Instituteurs publics s’appellent : BELLEBOUCHE Xavier, 40 ans et JOVELET Jules, 27 ans
L’institutrice publique c’est : DEQUIROT Augusta, 29 ans
Le garde champêtre c’est PRIEZ Thimothée, il a 70 ans
Il n’y a plus de meuniers.
Répartition de la population
Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 278
Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 250
Il y a 275 enfants de – de 21 ans
La population totale de NIBAS est de 803 personnes, soit 82 de moins qu’en 1881.
L’âge moyen est de 33 ans et demi.
Le nombre de foyers est de 237 et il y a 3,3 personnes par foyer.
Les femmes chefs de ménage sont au nombre de 29.
Les plus vieux habitants sont au nombre de 3 ils sont 80 ans, ce sont BOUTTE Dominique, ROGER Onuphre et D’HIER Thimothée
Les plus vieilles habitantes ce sont OZENNE Félicité et CAPON Célénie, elles sont 81 ans.
Il est impossible de discerner quel est le plus jeune car le recenseur a indiqué l’année de naissance et non l’âge des enfants.
Les Métiers
Il n’y a plus de propriétaires, il n’y a plus que des Rentiers, ils sont 12.
Secteur Agricole : 161 personnes, soit 45% de la population active
Il y a parmi ces personnes, un tiers d’ouvriers agricoles ou assimilés.
Secteur Artisanal et industriel : 152 personnes, soit 42 % de la population active
Les métiers du bâtiment emploient 12 personnes, principalement des maçons.
Les métiers qui emploient le fer, la fonte et le cuivre sont de loin les plus représentés.
Il n’y a qu’un fabricant de serrures et un fondeur. Mais les serruriers sont au nombre de 108.
Parallèlement, il y a aussi 4 maréchaux- ferrants, et 2 charrons.
Les métiers du cuivre emploient des personnes dont le métier est bien spécialisé : matricien, coquetier, polisseur, mouleur, décolleteur et tourneur. Ensemble ils représentent 18 personnes seulement.
Les emplois « annexes » comme les emplois de bureau ou les chauffeurs et les mécaniciens prennent de l’importance.
L’échelle sociale des métiers grandit : il y a 1 contremaître qui s’adjoint à l’industriel, mais aussi des ouvriers d’usine.
Secteur Commerçant : 20 personnes, soit 5,5 % de la population active
Les métiers de bouche représentent 7 personnes, les autres sont spécialisés dans l’habillement : Tailleur, Cordonnier et 7 couturières.
Quelques professions indépendantes sont représentées : 1 Géomètre et 2 Chauffourniers (exploitant de four à chaux). Il y eu à NIBAS 3 four à chaux, un à la Maladrerie, 1 rue Mademoiselle et 1 rue du Bos.
Les fonctionnaires sont au nombre de 7 : 1 Garde Champêtre, 3 Cantonniers et 3 Instituteur(trice) publics.
Les ouvriers sont seulement au nombre de 5.
Origine géographique de la population
La majorité de la population de NIBAS est originaire de la Somme, particulièrement du VIMEU. Ensuite viennent les Parisiens.
Un petit nombre est originaire de la Seine Maritime toute proche. On note 2 personnes originaires du Pas de Calais et 1 belge d’Ostende.
Quelques localisations géographiques d’employeurs.
FRIVILLE : MAQUENNEHEN ET IMBERT, ACOULON, DECAYEUX ET THIRARD, FLEURY DEPOILLY
NIBAS : DEPOILLY, LAINE
FRESSENNEVILLE : RIQUIER
YZENGREMER : DEHEDIN
Les plus jeunes enfants au travail ont 14 ans : 2 sont serruriers, 1 cultivateur. On trouve ensuite des enfants de 15 ans au travail : Serrurier, mouleur, journaliers agricoles.
SYNTHESE
La population de NIBAS est encore en décroissance en 1906. Elle a vieillit : la moyenne d’âge augmente et le nombre d’enfants diminue.
Les femmes actives représentent 18 % de la population féminine de + de 21 ans, ce qui est très peu par comparaison avec celle de TULLY par exemple où la même population féminine active est de 50 % en 1906 également !
L’évolution des secteurs économiques est frappante. Par rapport à 1881, le secteur agricole a nettement progressé en nombre et en pourcentage. Presque la moitié de la population active de NIBAS travaille dans ce secteur !
Le secteur artisanal par contre, a perdu 66 personnes. 78 serruriers ont quitté la commune, préférant s’établir là où ils étaient occupés.
Avec le départ des artisans, les commerçants, à cause du manque de débouchés sans doute, se sont établis ailleurs.
En résumé, le village en s’orientant définitivement vers une activité agricole a perdu un grand nombre de ses habitants, attirés vers des communes où la main d’œuvre dans le secteur industriel était recherchée.
LES EMPLOYEURS DE NIBAS
La Maison Honoré DEPOILLY
Le 3 août 1818 Honoré DEPOILLY marchand de serrures, né et domicilié à ESCARBOTIN épouse Justine BEAUVISAGE de NIBAS et installe à NIBAS, rue du Moulin un atelier où travaillent 7 ou 8 ouvriers. Un certain nombre d’ouvriers des pays voisins sont également employés.
A la mort d’Honoré DEPOILLY, son fils Sulpice prend la direction de l’atelier et continue jusqu’en 1887 la fabrication du pène dormant demi-tour, de la sûreté et de la serrure de grille.
A noter qu’une autre branche de cette famille restée à ESCARBOTIN, est à l’origine de la société FLEURY-DEPOILLY-LAPERCHE.
La Maison Hubert FOURNIER
En 1867, Hubert FOURNIER travaille dans une petite « boutique » du bout de la ville avec 1 ou 2 ouvriers de ses amis pour la maison LIEVIN-DAVERGNE de FEUQUIERES.
A partir de 1869 il se spécialise dans les articles de coffre-forts, serrures de caisse à pompe et à gorges, serrures de sûreté, et l’atelier qui grandit, travaille pour son propre compte.
En 1870, 14 ouvriers travaillent à l’atelier et une trentaine à domicile.
Malheureusement, Hubert FOURNIER décède en 1890. Son fils Gabriel reprend la fabrication jusqu’en 1900, date à laquelle il cède le fonds à M. de MILLEVILLE, qui continue jusqu’en 1903.
L’atelier a été alors transféré dans une dépendance du château de REMBEHEM appartenant à M. de MILLEVILLE.
LES TOUCHEURS DE LA RAGE DE NIBAS
Selon un article de Marius TOURON dans le bulletin de la Société d’Archéologie du VIMEU en 1909
Depuis un temps immémorial, les membres d’une famille de NIBAS possèdent et transmettent de génération en génération le privilège de « toucher » contre la rage : c'est-à-dire, de prémunir les personnes et les animaux contre les atteintes de la maladie.
Cette famille, est désignée du nom de « LAVERNOT ». Ce privilège lui a été transmis par alliance par les « LE CAUCHOIS ». Marie LE CAUCHOIS de LABARRE était la dernière représentante de cette famille.
Le toucheur préserve de la rage les personnes et les animaux qui ont été mordus par un animal atteint de cet effroyable mal. Quand un accès de la maladie a eu lieu, le toucheur les garantit contre les crises violentes et ils meurent de ce qu’on appelle « la rage douce ».
Chaque année, les toucheurs de NIBAS recevaient la visite de nombreux clients qui venaient parfois de bien loin pour se faire toucher.
Jadis, les ancêtres des LAVERNOT, à l’époque de l’année où la rage fait son apparition, partaient pour plusieurs mois faire une tournée en Picardie et en Normandie.
Après l’apparition du vaccin, certains préféraient encore venir se faire toucher à NIBAS plutôt que d’aller à l’institut PASTEUR.
L’opération du touchage est assez simple. Elle consiste pour les personnes en prières et en invocation. Pour les animaux, le toucheur doit leur passer sur le front un fer rougi au feu. Pour éviter que l’animal ne se dérobe on lui prend la tête dans une porte entrouverte……….
LES DECES A NIBAS
Année 1908 : 13
Année 1909 : 15
Année 1910 : 18
Année 1911 : 12
Année 1912 : 14
NOUVEAU CIMETIERE
En juin 1913, le maire propose au conseil municipal l’achat d’une parcelle de terrain située au lieu dit « LE BOYAU » appartenant au couple BOURGEOIS-MANSION pour y transférer le cimetière. Considérant que le cimetière actuel se trouve près de l’église, au centre du village et qu’il ne réunit pas les conditions prescrites par le décret du 23 prairial AN XII relatif à la salubrité publique, le maire envisage sa translation sur une parcelle de 40 ares qui répond aux besoins de la commune de 750 habitants où la moyenne des décès est de 14,25 personnes par an (voir statistiques ci-dessus). Le financement du projet se fera à l’aide de fonds déjà votés, soit pour le cimetière, soit pour l’agrandissement de la mairie, agrandissement abandonné.
Plan du village avec l’emplacement du nouveau cimetière
L'ECOLE DE SAUCOURT
Le 21 novembre 1916, l’inspecteur d’Académie de la Somme s’adresse au Préfet pour se plaindre que les locaux de l’école de SAUCOURT doivent être réparés.
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Les vitres aux fenêtres de la salle de classe manquent
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La porte d’entrée et le plafond doivent être réparés
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Il manque des portes aux « cabinets »
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Il n’y a pas d’appareil de chauffage.
D’autres travaux, bien qu’indispensables, sont moins urgents :
Remise en état du carrelage de la salle de classe, des marches du bureau du maître, du préau, des dépendances de l’école. Mais l’inspecteur d’Académie admet que ces derniers travaux ne peuvent être mis en œuvre compte tenu du manque d’ouvriers pour exécuter ces tâches compte tenu de la mobilisation d’un grand nombre d’entre eux.
Le 27 décembre 1916, l’inspecteur d’Académie s’inquiète auprès du Préfet car pratiquement rien n’a été fait hormis le remplacement des carreaux cassés. Et si le plafond est en mauvais état c’est qu’il pleut dans la salle de classe. Et il n’y a toujours pas de combustible pour chauffer la classe….
Sources : recensement de population
G. VASSEUR : NIBAS et ses annexes
Bulletin de la Société d'Archéologie du VIMEU
A.D. d'AMIENS : série O