* *
* *
genealogie

CONSCRITS SERRURIERS

DIVERS DOCUMENTS

RECENSEMENTS

Histoire locale

Géographie 01

Histoire locale 01

Histoire locale 02

Histoire locale 03

Histoire locale 04

Histoire locale 05

Histoire locale 06

Histoire locale 07

Histoire locale 08

Histoire locale 09

Histoire locale 10

Histoire locale 11

Histoire locale 12

Recherche



Webmaster - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

Préférences

Se reconnecter
---

Votre nom (ou pseudo) :

Votre code secret


 Nombre de membres 10 membres


Connectés :

( personne )
Histoire locale 11 - LA NAISSANCE ET L'ENFANCE

                                   

                                    LA NAISSANCE ET L’ENFANCE

 

 

LA NAISSANCE

 

La grossesse.

 

Les grossesses, contrairement aux idées reçues se programmaient dès le 18ème siècle. C’est ainsi qu’à  FRESSENNEVILLE de 1736 à 1760 les naissances culminent en janvier, février et mars et plus tard à nouveau vers septembre et octobre. Il s’agissait là d’éviter les naissances inopportunes lors des grands travaux agricoles d’été.

Il naît 7 ou 8 enfants en moyenne pour une durée de vie conjugale d’une quinzaine d’années (entre 25 et 40 ans pour la femme). Il n’est pas rare cependant de constater des naissances au-delà de 40 ans, voire plusieurs enfants  au-delà de cet âge.

Au 18ème siècle la stérilité naturelle frappe environ 1 couple sur 10. Cela provoquait de l’inquiétude, de la honte dans la famille. Chacun savait si le mariage avait été consommé.  Les jeunes mariées recouraient à de saints intercesseurs, surtout à Notre Dame, suivaient des pèlerinages, portaient médaille et gri-gri. 

En l’absence de techniques échographiques, on essayait de deviner par des méthodes plus ou moins empiriques le sexe de l’enfant.

 

-        Si la mère porte l’enfant très en avant, ce sera un garçon ; mais il elle le porte en « ceinture » ce sera une fille ;

-        Si la lune a changé dans les trois jours qui suivent la naissance d’un premier enfant, le prochain sera de sexe différent ;

-        Si la mère a le teint « brouillé », si elle porte le masque de grossesse, elle accouchera d’un garçon.

 

Tout au long de la grossesse, il faut veiller à ce que la mère n’éprouve pas de frayeurs et l’on cherchera à satisfaire ses désirs, essentiellement alimentaires. Mais la future mère continue à tenir son rôle habituel dans l’exploitation familiale, à la maison bien sûr et pour tout ce qui concerne jardin et bétail mais aussi dans les grands travaux d’été : moisson, fenaison même si sa grossesse était avancée. Il en résultait assez fréquemment des « accidents »  qui désignent pudiquement des avortements spontanés. (des autres, punis de mort, il n’est jamais question). Ils sont donc fréquents en été, pour preuve les registres paroissiaux qui mentionnent que l’enfant a été « ondoyé » à cette période.

 

L’accouchement

 

L’accouchement aura lieu au domicile familial avec l’aide d’une sage-femme, d’une femme d’expérience ou de l’officier de santé. Aucun autre homme ne pouvait être présent, surtout pas le père.

C’est alors l’accoucheuse qui impose à tous son autorité, elle est âgée de 50 ans au moins. L’église l’autorise même à ondoyer l’enfant en cas de mort imminente.

La patiente accouchait assise, soutenue fortement : la sage- femme opérait dans des conditions d’hygiène inimaginables.

La mort d’un enfant se remplaçait l’année suivante par une autre naissance, celle de la mère par un remariage dès 3 mois après le décès. 

Dès la naissance l’enfant est emmailloté comme une momie égyptienne dans des langes et des bandelettes qui emprisonnent ses bras et ses jambes. La tête seule émerge du paquet, qui est fortement serré pour que l’enfant n’ait pas mal au ventre. On ne se rend pas compte de l’inconfort que cela produit au tout petit !

En règle générale, on n’alimente pas l’enfant pendant 24 heures. Et ce n’est que lorsque le petit être repose entre ses couvertures, que l’on s’occupe de la maman.

Au 18ème siècle 11,5 % des femmes meurent en couche. Dans la seconde moitié de ce siècle, forceps et césarienne se diffusent et sauvent de plus en plus de mères. Auparavant accoucher de jumeaux condamnait les enfants et la mère.

L’essentiel n’est pas d’avoir beaucoup d’enfants mais de les garder. A FRESSENNEVILLE, 8 nouveaux-nés sur 100 décèdent au cours du premier mois. Pratiquement 89 nouveaux-nés sur 100 dépassent le cap d’un an. Et 83 sur 100 atteignent l’âge de 10 ans.

L’obligation de baptiser l’enfant dans les 24 heures concourt à expliquer bien des décès car faire voyager l’enfant nouveau-né dans une église parfois éloignée et non chauffée, par n’importe quel temps favorisait bien sûr la perte de ce tout-petit.

Les naissances illégitimes et les conceptions pré-nuptiales iront grandissant en France à partir de 1750. De 1750 à 1780 le nombre des naissances illégitimes et des enfants abandonnés a plus que doublé ! Relâchement des mœurs, du rôle de l’Eglise ?

Les femmes « ayant conçu enfants par moyens déshonnêtes «   doivent déclarer leur état afin d’échapper à la présomption d’infanticide ensuite. Il arrive que « la fautive » aille accoucher dans une paroisse voisine afin de se soustraire à la vindicte de sa communauté villageoise.

 

Ci-dessous, extrait du registre de MIANNAY un document rare concernant la « nomination » d’une sage femme.

Merci à la personne qui nous a fait parvenir cette page dont voici la transcription :

 

 

Le quatrième jour du mois de décembre mil sept cent quatre vingt cinq, je soussigné curé ai reçu Marie Louise HAUTEFEUILLE veuve de Jacques LE COMTE pour exercer dans cette paroisse l’office de sage femme et en conséquence des lettres d’approbation qui lui ont été expédiées par la communauté de chirurgiens d’ABBEVILLE  après un cours d’accouchements de six mois sous une sage femme de ladite ville, je lui ai fait prêter serment suivant formule prescrite dans le rituel de ce diocèse. Signé BAILLET, curé de MIANNAY.

 

Photo du registre de MIANNAY

 

   NAISSANCE Miannay.jpg

 

 

 

 

 

 

Les parrains et marraines

 

Un choix décisif est celui des parrains et marraines. Pour un premier enfant ils sont désignés généralement dans la proche parenté ; ce sont souvent les frères et sœurs. On choisit, dans le Vimeu particulièrement des jeunes gens (le parrain et la marraine) que l’on veut rapprocher en vue d’un éventuel mariage. Les domestiques demandent parfois à leur patron - qui pouvait être le noble du village – d’être le parrain de leur enfant.

Le choix des parrains et marraines ne pouvait être fait avant la naissance : cela était considéré comme sacrilège et aurait exposé le pauvre petit à la colère céleste !

 

Lorsque le choix est arrêté, le nouveau père va faire officiellement sa demande aux parrain et marraine. Ceux-ci n’accepteront qu’après avoir vu leur futur filleul. A noter que si la marraine est enceinte à ce moment, elle se récusera, car en acceptant, elle serait cause de la mort de l’enfant dans l’année…

 

Les prénoms

 

Sous l’ancien Régime, l’attribution du prénom ne se faisait ni au hasard, ni en fonction des modes, ni même selon un véritable choix des parents. Son emploi était tellement codifié que cinq ou six prénoms masculins et autant de prénoms féminins se partageaient souvent les deux tiers de la population d’un même village.

 

Chaque génération transmettait ses propres prénoms à la suivante. Un fils aîné porte souvent le prénom de son père.

 

Lorsque les prénoms des parents et grands parents ont déjà été attribués à des frères et sœurs, les parents donnent ceux d’un parrain ou d’une marraine honorablement connus, celui du saint du jour ou encore du saint de la paroisse. Dans chaque cas, une façon de se placer sous leur protection.

 

Le choix par les parents d’un deuxième prénom ou d’un troisième prénom se développe vraiment à partir de 1840 et multiplie le stock des  prénoms disponibles. Attribuer au nouveau né un double ou triple prénom permet aux parents d’exprimer leur goût ou leur créativité.  

 



Le baptême

 

Généralement, le nouveau-né était baptisé après la naissance : le soir même ou le lendemain matin. Dans l’acte, le curé ne mentionne donc parfois que la date du baptême, qui correspond à peu près à celle de la naissance.

 

Dans les registres paroissiaux, une date d’ondoiement peut également être indiquée au cas où l’enfant serait né « en péril de mort ». Il a alors été ondoyé avec de l’huile sainte par la sage-femme afin de lui éviter d’errer éternellement dans les « limbes » où allaient les âmes des petits enfants morts sans baptême.  Celui-ci s’effectue en présence de témoins qui pourront ensuite attester devant le curé que les formes prescrites ont été respectées.

C’est la sage-femme qui ondoie le plus souvent mais cela peut être aussi : le magister, un oncle de l’enfant mais aussi le voisin laboureur.

 

Les registres paroissiaux sont tenus en double exemplaire aux frais de la fabrique. Jusqu’à la séparation de l’église et de l’Etat, la fabrique était un groupe de laïcs ou de clercs qui administraient les biens d’une église.

 

Le jour de la cérémonie, l’enfant, vêtu de blanc est porté sur les fonts baptismaux par la sage femme ou la marraine. A la fin de la cérémonie, parrain et marraine offrent des dragées aux personnes présentes, en signe de prospérité à venir pour l’enfant.

 

A la porte de l’église, tous les galopins du bourg attendent en se bousculant, la sortie du baptême car le parrain va leur jeter des pièces de monnaie ou des dragées. Dès que cette manne frappe les cailloux, c’est une mêlée qui se déclenche.

Le cortège auquel s’est joint le sacristain s’en va ensuite prendre au cabaret voisin le repas de baptême. C’est un repas de fête et l’on n’y boit pas d’eau.

 

 

 

Bonnet d’enfants (collec. Personnelle)

 

 

 

           NAISSANCE Bonnet 1.jpg          NAISSANCE Bonnet 2.jpg

 

 

     

 

 

 

L’ENFANCE

 

Le nourrisson, toujours prisonnier de ses bandelettes, restait dans son berceau pendant dix ou onze mois, on ne le laissait jamais seul à la maison et lorsque la mère travaillait comme journalière, elle l’emmenait aux champs dans une corbeille.

Il était parfois suspendu ainsi à la poutre de la pièce commune de la maisonnée pour que la maman puisse vaquer sans entrave à ses tâches ménagères.

 

 

Carte de naissance en 1904 (collection personnelle) 

 

                        

                                          NAISSANCE BEBE SUSPENDU.gif

 

 

 

 

Comme les enfants n’étaient délivrés de leurs langes que vers onze mois, ils ne marchaient pas de bonne heure. Garçon ou fille, le jeune enfant  était vêtu d’une robe de laine plissée sous la taille. Ce n’était guère avant quatre ou cinq ans, quelquefois même pas avant sa huitième année que le garçon se voyait doté de sa première culotte. Pour le garçon c’était la marque de l’accession au rang de « grand ».

 

 

 

Deux frères sur une photo datant de 1900 (collection personnelle)

 

 

 

 

                                      

 

 

 

 

                                   NAISSANCE les 2 LAUTOUR.jpg

 

        

 

 

 

 

 

Pendant les sept ou huit premières années, le petit campagnard est livré à lui-même. Sa seule tâche est de mener les bestiaux au pâturage et il dispose de tout son temps pour courir les champs, sauter du haut des talus, grimper aux arbres et se battre avec ses congénères. Dans cette vie conforme à la nature, il acquiert une robuste constitution.

 

Jusque vers cinq ans seules les femmes à la maison s’occupent de lui, et elles font preuve de plus de tendresse que de sévérité. Le père n’intervient jamais. Mais lorsqu’il a revêtu son habit d’homme le garçon passe sous la coupe paternelle. Et s’il ne marche pas droit, il se fait énergiquement tirer les oreilles.

 

A sept ans, les fils de laboureurs commençaient à s’initier à la lecture soit sur les genoux de leur mère ou d’un aïeul, soit en suivant au presbytère les leçons du curé.

 

 

 

La communion

 

Vers 12 ou 13 ans la communion qu’on n’appelait pas encore solennelle faisait entre les enfants dans l’adolescence. On les considérait comme des chrétiens complets, dignes de figurer dans les dénombrements et les registres paroissiaux, et d’être « cottizés au sel » dans les nombreuses provinces où régnait la gabelle. Aptes désormais à travailler comme des adultes (dans les faits bien avant), quasiment bons à marier selon les saints canons : 14 ans pour les garçons, 12 pour les filles.

 

 

 

 

 

Sources :       Vie et traditions populaire en Picardie de J. F LEBLOND et Y. BROHARD

La vie conjugale à FRESSENNEVILLE de 1736 à 1760 de J.Y.NOIRET dans le Bulletin de la Société d’émulation d’ABBEVILLE 1994.

La vie quotidienne des paysans français au 17ème siècle chez HACHETTE.

 

 

 

 

 

 


Date de création : 13/02/2010 @ 17:51
Dernière modification : 24/10/2019 @ 18:36
Catégorie : Histoire locale 11
Page lue 3 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article

^ Haut ^