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Histoire locale 03 - HISTOIRE D'AULT

 

 

                                HISTOIRE D'AULT

 

LES FIEFS

Sur une déclaration de fiefs de 1601, François de SAINT BLIMONT ecuyer sieur de GOUY MILLENCOURT possèderait :

Un fief séant au bourg d’AULT nommé le fief de GUINGUERUE tenu de la châtellenie en valeur toutes charges déduites de dix livres chacun.

 

 

 

LA CONTREBANDE DU SEL A AULT ET DANS LA REGION

 

 

Préambule du webmestre :

 

Le sel, indispensable à l’alimentation, en particulier, pour la conservation des viandes, poissons etc..fait l’objet d’un monopole royal dès 1343 et est entreposé dans des greniers à sel où la population l’achète moyennant une taxe : la gabelle.

Mais la perception de la gabelle n’est pas uniforme, il y a deux sortes de pays :

  • Les pays francs comme la Flandre et l’Artois qui en sont dispensés parce qu’ils n’en payaient pas lorsqu’ils ont été réunis à la France ;
  • Les pays de grande gabelle comme la Normandie, Picardie, Champagne où l’on doit acheter une certaine quantité de sel, ce qui équivaut à payer un véritable impôt.

 

Ce système inégalitaire engendre, on ne comprend bien une contrebande du sel en provenance des pays francs vers ceux qui payaient le prix fort. Les contrebandiers du sel sont appelés « faux sauniers ». Le pouvoir royal a combattu jusqu’à la Révolution Française, date à laquelle  la gabelle a été supprimée, cette contrebande. On le voit dans le jugement ci-dessous que toute la population : des plus modestes jusqu’aux notables et même jusqu’aux fonctionnaires chargés du recouvrement de l’impôt sur le sel, s’adonnait à ce trafic qui devait rapporter gros. On verra également que les peines envers les petites gens ne sont pas équivalentes aux peines prononcées envers les notables. 

 

Photo d’une carte des gabelles

 

                                                  AULT Carte des gabelles.jpg

 

 

Arrêt du 8 mai 1660.

 

Condamnation et exécution de mort contre les nommés François LE BRETON, commis au grenier à Sel du Bourg d’AULT, Jean DU PUTEL, archer audit bourg, Gabriel BAUDE, chef de bande des faux sauniers par mer et par terre et port d’armes ; Encore condamnation de mort contre le nommé LA VOISIERE autre chef de bande de faux sauniers audit bourg d‘AULT, rasement de sa maison aussi règlement contre les marchands de CALAIS.

 

 

JUGEMENT

 

Déclarons ledit François LE BRETON ci-devant commis au Grenier à Sel du Bourg d’AULT, ledit Gabriel BAUDE, chef de bande de faux sauniers, ledit Jean DU PUTEL, archer des gabelles audit bourg d’AULT, prisonniers.

Ledit LE BRETON accusé d’avoir fait faire le faux saunage et d’avoir eu part à plusieurs descentes de faux sel arrivés de CALAIS, depuis l’an 1655 jusqu’en la présente année, d’avoir fourni de l’argent pour ce faire, d’avoir eu intelligence avec les faux sauniers, connu, toléré et souffert plusieurs fraudes et abus, tant en la vente que délivrance de sels de franchise. D’avoir prêté son nom pour acheter et vendre des sels appartenant à Paul LE CLERC et autres, d’avoir eu commerce journalier avec le nommé GRAVILLE, matelot de CALAIS, accusé de faux saunage. 

D’avoir, sous prétexte de démontrer les captures qu’il avait faites, fait prendre deux petits garçons nommés PINGUETS, âgés de 15 à 20 ans et les avoir fait fouetter, sans formalité de justice.

D’avoir fait faire de fausses embuscades aux brigades en les envoyant à l’opposé de l’endroit où se trouvaient les délits.

D’avoir fait employer le nommé FROIDURE, chirurgien du Bourg d’AULT, à présent décédé, très grand faux-sauniers  pour aller à CALAIS et faire venir de CALAIS plusieurs barques de faux sel, tant pour ledit LE BRETON que d’autres.

 

Ledit BAUDE convaincu d’avoir fait du faux saunage, tant par mer que par terre, de port d’armes et assemblées illicites. D’avoir été diverses fois avertir tous les faux sauniers, tant de SAINT LEGER (Saint Léger au Bois dans l’Oise)  que de REALCAMP (Seine Maritime) de venir charger du faux sel provenant de plusieurs barques que ledit BAUDE a amené et fait venir de CALAIS.  Ce sel a été livré, vendu, débité de jour et de nuit dans sa maison, dans les bois, dans les fermes de son beau- père, granges, briqueteries etc.. D’avoir collaboré avec LE BRETON, FROIDURE et LA VOISIERE et autres des deux provinces de Picardie et Normandie.

 

Ledit Jean DU PUTEL archer, pareillement convaincu d’avoir été diverses fois à CALAIS tant avec ledit BAUDE qu’avec ledit LE BRETON pour y charger des barques de faux sel. Accusé d’avoir vendu et livré le sel tant à BLANQUE (Blengues) que sur le Perroy d’AULT (Le perroir : port disparu aujourd’hui) .

D’avoir reçu l’argent et tenu mémoire des noms de ceux qui faisaient leurs paiements comptant et été en personne à SAINT LEGER  et REALCAMP recevoir le surplus du paiement des faux sauniers.

 

NOUS CONDAMNONS lesdits François LE BRETON, Gabriel BAUDE et Jean DU PUTEL à être pendus et étranglés, tant que mort s’en suive, savoir lesdits LE BRETON et DU PUTEL en une potence à deux qui pour cet effet sera dressée en la place publique de la ville d’EU, lieu ordinaire à faire les exécutions, pour leurs corps y demeurer l’espace de 24 heures.

Et à l’égard dudit BAUDE, sera conduit par l’exécuteur du bourg de CRIEL, lieu où se sont faits plusieurs fausses descentes dudit faux-sel pour y être pendu et étranglé tant que mort s’en ensuive à une potence qui pour cet effet sera dressée en la place publique dudit lieu avec un écriteau devant et derrière portant ces mots « Insigne chef de faux sauniers à port d’armes par terre et par mer » pour son corps y demeurer 24 heures.

 

DECLARONS que tous les biens appartenant auxdits François LE BRETON, Jean DU PUTEL et Gabriel BAUDE acquis et confisqués au Roy et à qui il appartiendra sur ceux préalablement pris, la somme de 10.000 livres que nous remettrons aux intérêts des gabelles.

 

Et à l’égard dudit LA VOISIERE, dit « le Chaudronnier » faux sauniers du bourg d’AULT, contumax (absent à son procès), l’avons convaincu de faux saunage, trafic et vente de faux sel tant par mer que par terre par participation avec BAUDE et autres.

Nous le condamnons à être pendu et étranglé tant que mort s’en ensuive en la place publique du bourg d’AULT à une potence qui pour cet effet sera dressée et demeurera l’espace de 24 heures s’il est pris et appréhendé, sinon par effigie et tableau qui sera attaché à ladite potence.

Déclarons que tous les biens appartenant audit LA VOISIERE acquis et confisqués au Roy, sur iceux préalablement pris, la somme de 6.000 livres pour restitution des gabelles et la somme de 1.000 livres pour sa part des dépens (frais) du procès.

Ordonnons que la maison dudit LA VOISIERE en laquelle il demeure au bourg d’AULT et qui a servi de retraite aux faux sauniers et à vendre le faux sel sera rasée et démolie pour servir d’exemple à la postérité et défense de la rétablir pendant 10 années entières.

 

Carte postale ancienne de l’entrepôt à sel de ST VALERY SUR SOMME

 

                        

                                  AULT Grenier  a sel St Valery.jpg

 

 

 

 

 

A l’égard de Claude HAYS marchand à CALAIS convaincu d’avoir vendu et livré à plusieurs fois du faux sel auxdits BAUDE, et DU PUTEL faux sauniers demeurant dans le pays sujet aux droits de gabelles, est condamné à 1.000 livres d’amende : moitié au Roy, l’autre moitié en aumône suivant la destination qui en sera par nous faite et en outre en la somme de 1.000 livres envers les intérêts aux Gabelles.

 

 Le nommé Nicolas PREVOST dit « mon gentilhomme », soldat de la garnison de CALAIS, aussi convaincu d’avoir mesuré le faux sel auxdits faux sauniers, condamné à 200 livres d’amende. Pour les dépens (frais) du procès, 1.000 livres pour ledit HAYS et 500 livres pour « mon gentilhomme ».

Défense est faite à eux et à tous autres marchands tant de ladite ville de CALAIS, BOULOGNE, ETAPLES, DOMPIERRE et autres lieux où il y a liberté pour le sel, de vendre à l’avenir aucun sel aux sujets du Roy demeurant en les villes ou bourgs sujets aux droits de gabelle.

 

Et à l’égard du nommé CHEVALLIER, procureur au bourg d’AULT, nous l’avons pareillement déclaré convaincu d’avoir à la demande dudit BRETON, fait et fabriqué une fausse requête concernant lesdits PINGUETS et les avoir soumis à une peine d’amende, convertie en peine de fouet. Pour réparation, condamnons ledit CHEVALLIER à 300 livres d’amende applicable à l’hôpital de cette ville, au paiement de laquelle ledit CHEVALLIER sera contraint par corps. Nous l’avons interdit de l’exercice de procureur pendant 1 an et condamné aux dépens (frais) à 500 livres.

 

Et les nommés Jean LE MOYNE, bailly d’AULT, procureur du Roy dudit grenier, le nommé Jacques DAMIENS, mayeur (maire) dudit bourg et Anne DE LA RIVIERE, sa femme, Jean PESNEL dit « Desnoyers »  cy devant commis audit grenier à sel d’AULT, Jean DAMIENS dit « La Bourdaine » et François DU HAMEL, contrôleur au grenier à sel dudit bourg d’AULT, Noël FRICOURT, greffier audit grenier à sel d’AULT dont les procès sont instruits et en état de juger.

 

ORDONNONS qu’il sera procédé aux jugements desdits : SANTO, dit « Monsieur », Antoine LE MIRE dit « Sandre », MALLET, dit « Cadet » , Mathieu BOUZARD, Laurens LE CONTE, Antoine CARON, Jeanne HENOCQ, Pierre DU PUTEL de BLANQUE (Blengues) , DE LATTRE, garennier de la garenne d’AULT, François LE TELLIER, dit « La forêt », François LE JEUNE dit « Flamet », François LE TERRIER dit « la fatigue de Senerpont », DU CROCQ, caporal de ST VALERY, MAUGER dit « La Rivière », soldat dudit château , tous prisonniers en vertu de nos décrets et Léa COCHON de DAMPIERRE (Dampierre en Bray), prisonnier à ROUEN.

Ordonnons qu’il sera précédé à l’instruction des procès des nommés DUMONT, garde, LA TOUR, valet dudit BRETON et garde qui se sont évadés des prisons, TOULOU, huissier audit grenier, les nommés Jean CASTELLAIN, Adrian et Antoine SAUMON, Charles DU PUTEL, hôte de la « Grâce de Dieu » (il s’agit d’une auberge), Louis DU PUTEL de GRENY, Nicolas DU PUTEL de BLANQUE (Blengues), Pierre LE FEVRE de la CROIX AU BAILLY, Pierre MARIE, matelot de CALAIS, Jean DU FLOS, marchand de CALAIS, Michel BOURCE, hôtelier du bourg d’AULT, Denis POIRIER décrété contumax (en fuite).

 

ORDONNONS que les sieurs DANCOURT, commandant au château de ST VALERY en Somme, le sieur CHEVALLIER, commandant du château du CROTOY et les sieurs ROSSIGNY et LA VILLE AU BOIS seront assignés à ban à trois brefs jours.

 

Et à l’égard des nommés LALLEMANT, contrôleur au grenier à sel de SAINT VALERY, décrété en ajournement personnel comme aussi Paul LE CLERC du bourg d’AULT, Raoul CORRE, procureur du Roy audit bourg, Jean GODEQUIN le jeune, le nommé LOUVET ayant fait fonction de juge audit grenier d’AULT, les nommés Gille FRICOURT, Jean MONTMIGNON, Jean et Jean GODEQUIN père et fils, Guillaume et Michel AUBERY, Michel LANGLOIS, Gabriel POITEVIN et autres anciens mayeurs (maires) et échevins décrétés en ajournement personnel par devant nous.

……….

Le 21 octobre 1660, lesdits LE BRETON et DU PUTEL ont été exécutés en la place publique de la ville d’EU et ledit BAUDE, le 22 dudit octobre 1660 en la place publique de CRIEL.

 

 

 

 

 

SOLIDARITE ENTRE MARINS AU 17ème SIECLE

 

Ci-dessous un acte notarié qui témoigne de la solidarité financière des marins d’AULT suite aux nombreux raids anglais qui causèrent des dommages importants aux bateaux.

 

Sont comparus en leurs personnes François GRAVILLE, Jean SAUVAGE, Gabriel MARIE ? Charles FOUACHE, Mathieu FRIAUCOURT, Charles MILEN, Mondai BAILLEUL, Jean GRENE?, Anthoine RENARD, Pierre SAUVAGE dit David, Nicolas DANZEL, Guillaume TOULAGUE, Cardine GUILLEBERT, femme de Pierre OLLINIER son mari duquel elle a dict avoir charge et pouvoir et Nicolas BAILLEUL Maître de basteaux cordiers, demeurant audit bourg d’AULT, lesquels comparant après avoir…..advisé et déslibéré sur la prise qui a été faite ce jour dernier de la personne dudit Charles FOUACHE et son équipage estant en mer avecq son bateau par une frégatte angloise ennemie de la Couronne de France . Icelle frégatte avoit entièrement pillé, pris et emporté tous les filets, câble, amers, voiles et autres choses quelle avoit dedans le basteau ce qui cause une perte notable audit FOUACHE et ses compagnons d’équipage. C’est pourquoy lesdit comparant pour éviter la ruine totale d’iceluy qui pourroit être ainsi habordé desrobé, pris  ….par lesdits ennemis de la couronne de France. Ils sont demeurés d’accord de ce qui ensuit : savoir est qu’en cas que l’un des comparants soit pris et habordé par (une) frégatte angloise et qu’ils soient pillés de leurs hardes entièrement il sera tenu (de payer) par chacun desdit maistre d’esquipage la somme de 15 livres.

 

Et adevnant que celluy qui sera pris fut ….et fait prisonnier. Lesdits comparant seront tenus et ont promis de payer à icelluy qui se trouveroit ainsy pris chacun la somme  de 20 livres et s’ il se  tiendroit que d’une même main plusieurs basteaux, seroient habordés et desrobbés lesdits habordés partageront esgallement la contribution  desdits non habordés. Et de même lesdites parties  obligeront leurs biens, et héritages présents et advenir.

 

 

Passé et recongnu audit bourg d’AULT pardevant Maître Paul LECLERCQ notaire royal au baillage d’AMIENS résident audit AULT en la présence de Me Charles DEMAREST et de Me Paul GODQUIN Lieutenant de la chastellenie dudit AULT tesmoings appelés le 6ème jour de septembre 1666.

 

                        AULT-Signatures-marins.gif

 

LES MOULINS D’AULT

 

Le 26 juin 1717, bail des moulins de châtellenie d’AULT nommés « Le moulin du Bois et le moulin de NIFRIGNY » au profit de Catherine SAULMONT, veuve de Philippe GOSSET pour 1.200 Livres de loyer annuel.

 

Le 18 mars 1726, bail des moulins banaux de la châtellenie d’AULT appelés « le moulin du Bois et le moulin de NIFRIGNY » à Marie ROUSSEL, veuve de Laurent VITRY pour 1.100 Livres de loyer annuel.

 

 

 

 

DEVIS DES REPARATIONS A FAIRE TANT A L’AUDIENCE ET AUX HALLES QU’A LA PRISON ET AUX TRAIZE MAISONS DEPENDANTS DU DOMAINE DU BOURG D’AULT (1762-1780)

 

Il est sans doute probable que l’ensemble de ces maisons, prison, halle  et tribunal se trouvaient à proximité de l’église SAINT PIERRE mais nous n’avons trouvé aucune reproduction  d’AULT qui illustrerait cette période de l’histoire.

 

 

 

AU TRIBUNAL

 

Sera placé deux chevrons aux deux ailes de l’audience (tribunal) tenant aux halles de vingt pieds de long ou environ de bon bois de chesne, sur quatre pouces de large, et trois pouces d’épaisseur, bien chevillées sur les faîtes, sablières ou pargnes après quoy lesdites ailes tenants aux halles seront lattées de lattes de chesne couvertes en thuiles , les deux autres ailes du côté de la croix seront couvertures en thuiles.

La solimure (1)  de ladite audience sera ragréee du costé des halles à la chaux, et sable avec un grez sous un maître pot de bois de chesne vis-à-vis la maison de PIOLAINE cabaretier, de six pieds de long sur sept pouces  et deux bras sous ce maître poste neuf.

 

Le pignon qui regarde la croix sera réparé dans toute son étendue à mortier de chaux, sable de mer et poil.

 

Sera fait un cadre de bois de chêne pour y peindre les armes de Monseigneur le Duc d’ORLEANS, au lieu de celuy qui y etoit sur lequel cadre sera posé deux planches au dessus pour le couvrir de la pluye.(pluie)

 

 

Du costé de la maison de FARSURE, sera attaché une planche de chesne à l’aisle de la couverture desdites halles, de neuf pieds de long sur neuf pouces de large et un pouce d’épaisseur avec des cloux de vingt.

 

A LA PRISON

 

Sera placé douze faitissures et quelques cens de tuilles (100 tuiles) sur les couvertures à la tour de la prison.

Pour réparer le pavé de deux chambres de la dite prison il y faut employer trois cens briques graissées

 

AUX MAISONS

 

La couverture de la maison occupée par la veuve WALLART du costé de la mer sera entièrement lattée de neuf, clouée et recouverte de chaulme, avec ployons (2) et harcelles (3) nécessaires, l’autre costé de couverture de la même maison sera aussy fait de neuf pareillement, à la réserve de quatre pieds qui peuvent subsister.

La fenêtre du grenier sera dressée comme aussy sera mis proche d’icelle un chevron. neuf de blanc bois. Il faut aussi une serrure de bois à la porte de ladite maison avec la clef et enfin ragréer la cheminée par dedans et autres endroits de ladite maison, ou il sera nécessaire.

 

La cheminée de la maison occupée par Maur DU PONT sera démontée d’un costé de la belette (4), faudra la latter, terrer et y remettre quelques morceaux de blanc bois, au lieu de ceux qui se trouveront gastés, faudra boucher quelques trous au grenier, solimer à la porte environ deux pieds , mettre une traingle à la porte et ragréer les deux dernières assises du haut de la cheminée.

Sera démonté trois pieds au carré du dossier de la cheminée de la maison occupée par Michel HENIN qui sont soufflées, et racommodées en pierres blanches au mortier de chaux et sable, en outre racommoder l’aire du feu en briques , retirer au moins trente qui sont gastées et en replacer d’autres, faut aussy placer quelques briques

 

Dans la chambre du costé du jardin du sieur DAMIENS faudra remplir au mortier de terre sur le mur  y poser des pierres blanches ou besoin fera boucher la moitié de la fenêtre y mettre une penture et un gond.

 

La couverture de la maison occupée par Adrien MILEN sera lattée de neuf clouée et couverte de chaume avec ployons(2) et harcelles(3) nécessaires du costé des terres, de quinze pieds de long sur traize de haut, l’aisle du costé de la mer sera aussy réparé solidement.

 

A la maison et chambre occupée par Jean FRECHON sera placé un etay de bois de chesne avec un grès dessous sous la poutre de la dite maison, en place d’un qui ne vaut rien, lequel etay sera pris dans la chambre sous une poutre laquelle sera redressée, le mur de la chambre ayant crevé, il y faut une sole de bois de chene de quatorze pieds de long sur huit pouces au carré. Celle qui y étoit étant pourrie, ce qui a fait considérablement baisser la dite poutre aiguiller dans ladite solle tous les poteaux qui y sont après les avoir racourci.

 

A la maison occupée par Jean GUINDE à la pointe du pignon sera lattée et clouée et terrée de neuf l’aisle de la couverture du costé des terres, sera solidement raccommodé en chaume, ployons (2) et harcelles (3). Sera mis un veroüel (verrou) avec deux crampons (5) à la fenêtre du grenier, les deux murs seront réparés en mortier de terre, tout le haut de ladite maison sera faity (6)

 

Le sommet de la maison occupée par Michel LE MAITRE sera faity (6) tout le long, la couverture sera ragrée au- dessous du sommet et y sera employé douze bottes de chaume, les murs seront aussy ragréés avec de la terre.

 

A la maison occupée par la veuve Antoine DESOMBRES, faut réparer un jambage de la cheminée en briques, mettre un crampon à la porte, ragréer en mortier et à la terre.

 

Il faut quatre bouts de chevrons à la maison occupée par …MULLARD, qui seront posés sur la ventrière et la sablière, de six pieds de long, de blanc bois, ensuite latter, clouer, couvrir en chaume, fournir les ployons (3) et harcelles (4)  nécessaires et faitir (6) le long du sommet de la maison et ragréer de la terre les endroits nécessaires.

 

A la maison occupée par Jacques ROZAN, faut faitir (6) tout le long du sommet d’ycelle, réparer les murs de mortier à la terre, à la porte il y faut mettre une planche de chene d’un pouce et demy d’épaisseur sur quatre pieds et demy de haut, et neuf pouces de large, pour servir de charnière à la dite porte, il faut attacher une tringle aussy de bois de chesne au maître poste du costé du verouil (verrou), le tout bien cloué..

 

 

 

 

(1)  Solimur = Soubassement ou assise

(2)  Ployon = Liens

(3)  Harcelle = Lien

(4)  Belette = partie d’une cheminée

(5)  Crampon = pièce de fer dans lequel s’engage un verrou

(6)  Faitir =  refaire le faîtage

 

 

 

 

LES BATEAUX d'AULT

 

Parmi les armements de l'année 1722 du port de SAINT VALERY, nous trouvons le « SAINT LOUIS » du bourg d'AULT, 20 tonneaux maître Adrien BUCHON, allant à la pêche au hareng.

De même le « SAINT PIERRE » du bourg d'AULT, maître Pierre DOHEN vient désarmer à SAINT VALERY.

 

1746 : 4 may LANGLOIS Romain déclare avoir fait construire au port de SAINT VALERY un petit bateau servant à aller à la pèche du poisson frais, contenant 8 tonneaux nommé le « SAINT JACQUES VICTOR »

 

1748 : 13 décembre vente par Joseph BOUZARD, bourgeois de bateau d'AULT d'un bateau nommé le «  SAINT MARTIN » au profit de Pierre GODART ancien maître de bateau demeurant audit AULT moyennant trois cent cinquante livres , passé devant Maître LECLERCQ notaire à AULT.

 

Une revue faite le 1er août 1764 par Monsieur d'ANGLEMONT, le bourg d'AULT comptait pour 23 officiers et 121 matelots.

 

1774 : 13 décembre DANCEZ Gabriel reçoit pour la pesche de la corde, le commandement du bateau pêcheur de 6 tonneaux, nommé le « FRANCOIS LAURENT » que le sieur Gabriel BOUZARD déclare avoir fait construire sur les chantiers du bourg d'AULT.

 

1774 / 1er may RENARD Michel déclare avoir fait construire au bourg d'AULT un bateau pour faire la pesche du poisson, de la contenance de 6 tonneaux, nommé « LE SAINT MICHEL » dont il prend le commandement.

 

1776 : 19 octobre CHRETIEN Pierre reçoit le commandement du bateau de 6 tonneaux, nommé  le « SAINT PIERRE » que le sieur Antoine RENARD maître de bateau pêcheur au bourg d'AULT déclare avoir fait construire sur les chantiers du bourg d'AULT pour faire la pêche du harang et du macreaux.

 

1778 : 1er avril CHRETIEN Charles François reçoit le commandement du bateau pêcheur de 4 tonneaux nommé le « SAINT PIERRE » que Charles LAFFILE bailly en la chastellenie du bourg d'AULT déclare avoir fait construire à AULT.

 

1778 : 22 avril Le sieur Charles LAFFILE déclare donner à BERTHE Nicolas le commandement du bateau pêcheur le « SAINT PIERRE ».

 

1786 : 4 octobre VAILLANT Jean Baptiste prend le commandement du bateau le «  SAINT JEAN BAPTISTE » de la contenance de 8 tonneaux, pour faire les pêches ordinaires du poisson frais et celles du hareng et du maquereau.

 

Bateaux de pêche au Crotoy (collection Macqueron en ligne, voir notre page "liens")

 

                  AULT Bateaux de peche.gif

 

1790 : 2 mars CHRETIEN Charles François déclare avoir fait construire sur les chantiers du bourg d'AULT un bateau ayant 30 pieds de quille pour faire la pêche ordinaire du poisson frais.

 

1790 : 1er may OLIVE Nicolas François déclare avoir acheté de M. le BRASSEUR maître constructeur à TREPORT un  bateau ayant environ 22 pieds et demi de quille et de la contenance de 8 tonneaux, nommé  le « SAINT PIERRE » pour faire les pêches du maquereau, du poisson frais et autres et dont il prend le commandement.

 

1782 : 2 novembre DANZEL Gabriel reçoit le commandement du bateau pescheur de 6 tonneaux nommé « LA VICTOIRE » que le sieur Antoine LAFFILLE bailly de la chastelleny d'AULT déclare avoir fait construire sur les chantiers dudit AULT pour faire la pesche du poisson frais et du macreaux.

 

1787 : 27 septembre. FRECHON Gabriel déclare avoir fait construire sur le chantier du bourg d'AULT un bateau de 10 tonneaux nommé le « SAINT PIERRE GABRIEL » l'avoir fait gréer et équiper pour faire les pêches du poisson frais, du hareng et du maquereau et dont il a reçu le commandement.

 

1791 : 1er juillet MALARD Nicolas vend à Claude PARMENTIER, marchand à CAYEUX 1/6ème d'intérêts dans le bateau pêcheur d'AULT, nommé le « SAINT PHILIPPE NICOLAS » du port de 10 tonneaux, dont le commandement lui est retiré pour être donné à Jacques POIDEVIN.

 

 

 

 LES PECHERIES D’AULT

 

Outre la pêche en bateau, les habitants d’AULT pratiquaient la pêche sur la plage en construisant des « pêcheries » en bois ou en pierre. C’est ainsi que l’on trouve dans le notariat d’AULT :

 

Extrait des registres du conseil d’Etat du 18 janvier 1725

 

Le Roy étant informé que les règlements faits pour la pesche du poisson frais sur les costes de basse normandie et de picardie n’ont point leur exécution et  particulièrement en ce qui regarde les parcs contruits sur les grèves de la mer et embouchures des rivières et que le nombre des parcs est considérablement augmenté quoy que par les ordonnances de la marine de 1584 et 1681il estoit ainsi ordonné que tous ceux dans la construction desquels il entre bois ou pierres seront démolys à l’exception de ceux construits avant 1544 et étant nécessaire de remédier à son pareil abus ouy le rapport et tout considéré . Sa majesté estant en son conseil a ordonné et ordonne que les articles 84 et 85 de l’ordonnance de 1584 et l’article quatre titre trois cent cinq de l’ordonnance de 1681 seront exécutés selon leur forme et teneur . En conséquence, que tous les parcs dans la construction desquels il entre bois ou pierres seront démolis à l’exception de ceux construits avant 1544 dans la jouissance desquels les possesseurs seront maintenus pourvu qu’ils soient construits en la manière prescrite par les articles cinq, six et sept de ladite ordonnance de 1681 titre 3 livre 5. Ordonne sa majesté que tous ceux qui prétendront conserver les parcs seront tenus dans un mois à compter du jour de la publication du présent arrest de remettre au sieur DAUBE intendant de la généralité de CAEN pour les parcs situés en basse Normandie et dudit CHAUVELIN pour ceux situés en picardie, les titres et les pièces dont ils voudront se servir pour prouver leurs possessions, pour, par lesdits sieurs intendants en estre dressé des procès- verbaux et iceux ensuite envoyés avec l’avis des sieurs intendans au sieur Comte de MAUREPAS, secrétaire d’Etat ajoint le département de la Marine, pour sur le rapport qui en sera fait à sa Majesté estre par elle ordonné ce qu’il appartiendra. Fait au Conseil d’Etat du Roy sa Majesté étant tenu à MARLY le 18 janvier 1725 Signé.PHELIPPEAUX

 

Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre à notre aimé et féal Conseil en nos conseillers commissaires de party pour l’exécution de nos ordres en la généralité d’AMIENS le Sieur CHAUVELIN salut. Nous vous mandons et enjoignons par les présentes signés de notre main de faire exécuter l’arrest don l’extrait est y attaché sous le contresel de notre Chancellerie ce jourd’hui donné en notre Conseil d’Etat y estant pour les causes et contenues  commandons au premier notre huissier ou sergent sur recquis de signifier le dit arrest à tous qu’il appartiendra a ce qu’aucun n’en ignore et de faire en outre pour l’entièrre exécution d’icelui, toutes sommations, exploits et autres crêtes nécessaires sans autres permissions, nonobstant opposition ou empêchements quelconques, voulons qu’aux copies dudit arrest et des présentes duement colationnés foy soit ajoutée comme aux originaux car tel est notre plaisir , donné à MARLY le 28ème jour de janvier l’an de grâce 1725 et notre Règne le dixième. Signé Louis

 

Photo des pêcheries de Champeaux (baie du mont saint michel)

.

                    AULT PECHERIES Champeaux.jpg

 

 

 

 

 

Nous nous sommes permis de retranscrire quelques passages des textes présents sur le site des pêcheries de St Jean le Thomas (baie du Mont Saint Michel) dont est extraite la photo ci-dessus (voir notre page liens « patrimoine ») qui expliquent l’acte notarié d’AULT ;

 

Après le moyen âge, le roi de France cherche à imposer son autorité aux seigneurs qui occupent et exploitent le littoral. C’est au terme d’une longue reprise en main du domaine royal que les rivages de la mer sont déclarés être une dépendance de la couronne, par l’ordonnance de FONTAINEBLEAU en  Février 1544.

Les pêcheries font alors l’objet de vives critiques. On les accuse de détruire le petit poisson. De plus, les exploitants – n’étant pas inscrits maritimes – ne peuvent être enrôlés dans la marine royale.

Mais le roi ne peut déposséder les propriétaires de  pêcheries sans injustice et leur démolition n’est envisageable que dans les cas où elles ont été édifiées sans aucun titre valable.

La grande ordonnance de la Marine de 1681 confirme leur statut de propriété privée.

Il faudra attendre le 19ème siècle pour que soit mis en place, à côté des propriétés privées, le régime public de la concession qui correspond à une autorisation par l’Etat d’occuper le domaine public maritime, moyennant une redevance.

 

Ces pêcheries sur la plage permettaient de prendre du poisson, resté prisonnier à marée basse, des filets qui étaient installés sur les supports en bois ou en pierre. Mais aussi malheureusement une grande quantité d’alevins qui ne pouvaient s’échapper car les herbes ou les algues obstruaient complètement les filets qui étaient censés ne retenir que les poissons. Ce gâchis a fini par être dénoncé et ce fut la fin de ces techniques de pêche.

 

 

Photo d’une nasse à poissons (voir page liens citée plus haut)

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                          AULT PECHERIES Nasse en bois.jpg

 

 

 

 

 

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ETAT DES REPARATIONS A FAIRE A LA PRISON DU BOURG D’AULT (1762-1780)

 

Réparations à faire tant aux portes de la prison du bourg d’AULT qui ont été brisées et rompues, qu’à la maçonnerie et la couverture d’icelle.

 

 

PREMIEREMENT

A la porte de la rue, il y faut une carrure (1) de « six pieds de ROY » (2) de haut sur trois pieds de large, le tout de bois de chesne et les deux batans auront quatre pouces au carré sur six pieds de haut.

Il faut aussi une porte neuve de cinq pieds de haut sur trois pieds de large.

Plus quatre barres composant douze pieds.

Pour tenir laditte carrure ferme et solide, elle sera ancrée de deux ancres en haut et deux ancres en bas, qui traverseront la carrure, avec six clefs pour tenir lesdites ancres de costé et d’autre.

Deux pentures, et deux gonds d’une force proportionnée, excepté qu’il y faudra trois fiches et une gâche.

 

A la première porte d’entrée dans la prison par dedans la cour, il y manque une carrure de cinq pieds de haut sur trois pieds de large, de la force de celle cy-dessus.

Il faut que la planche soit ancrée par haut de deux costés et attachée sur ladite carrure avec de forts cloux.

Plus deux pentures de deux pieds et demy de long sur deux pouces de large, bien clouées, avec une serrure neuve de dix pouces de long sur quatre pouces et demy de large ;

Plus un verouil (4) à queue (3) pour y mettre un cadenas, plus ledit cadenas.

Il faut couvrir laditte porte de bon feuillets et les garnir ensuite par-dessus en plain de taulle.

 

A la porte du cachot d’en bas, il faut une barre de fer d’un pied de long, coudée pour la fermer solidement avec un cadenas.

 

A la porte de la chambre du geôlier il faut une planche de trois pieds et demy de long au dessus de la porte, une tringle de trois pieds et demy de long sur trois pouces d’épaisseur par bas avec un  veroueil (4) et deux crampons et une main de fer.

 

A la porte de la chambre de la tour, par dedans celle du geôlier, il y faut deux verouils (4), un bout de planche pour fermer le guichet et un barreau de fer par-dessus, avec un cadenas.

 

A la porte du cachot en dedans la chambre du geôlier, il y faut une carrure de soliveaux de  bois de chêne de cinq pieds de haut, sur deux de large avec un guichet fermé avec un cadenas.  Plus une serrure de sept pouces de long sur quatre pouces de large.

 

A la porte de la chambre au-dessus celle du geôlier, il y faut une carrure de cinq pieds de haut sur cinq pieds de large, deux poteaux de cinq pieds de long, une porte de cinq pieds de haut sur deux pieds et demy de large, le tout de la force, de la façon et même bois que celle de la rue, barrée de quatre barres.

Deux pentures de deux pieds et demy de long sur deux pouces de large, avec les gonds, deux verouils (4)

 

A la chambre haute de la tour, il y faut ajuster la porte de la chambre cy dessus, à laquelle la serrure servira, il y faudra un verouil (4).

Plus un verrouil (4) et un cadenas à la porte du grenier avec deux volets derrière.

Item pour racommodage de la maçonnerie toutes les carrures de portes tant pourries que rompues tant en dedans qu’en dehors de ladite prison ainsy qu’aux couvertures d’icelle et le dessus du cachot de maçonnerie à démonter et rétablir par dedans la cour, tant en chaux, sables et matières convenables.

Plus un barreau de fer à placer dans la fenêtre de la chambre de la tour, pour empêcher les prisonniers de sauter en bas de ladite fenêtre et de se sauver.

Le total des réparations à faire à ladite prison en bois, sera de bon bois de chêne avivé et tout le fer qui y entrera sera aussy de bon fer.

 

 

(1)  Forme carrée

(2)  Environ 32 cms

(3)  Voir notre article sur la serrurerie (premiers serruriers)

(4)  Verrou

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Prison d'AULT : Collection MACQUERON en ligne (voir notre page liens patrimoine)  

                                                 

                                                       AULT-Prison.gif                                                                               

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BAIL DU MOULIN D’AULT du 7 mars 1765

 

Fut présent le sieur François Firmin DE SAVOY bourgeois de la ville d’AMIENS y demeurant lequel étant présent en ce lieu d’AULT logé en l’hoberge ayant pour enseigne LA CROIX BLANCHE au nom et ayant pouvoir du sieur Firmin DE SAVOY maître épicier et jean Augustin GALLOC maître boulanger demeurant en la ville d’AMIENS a volontairement reconnu avoir baillé ce par ces présentes baille à titre de bail à loyer à terme à prix d’argent pour le temps et espace du 3, 6 ou 9 années au choix réciproque des parties en s’avertissant l’une par l’autre 3 mois avant l’expiration des 3,6 ou 9 premières années à ce au proffit de Claude OUIN, meunier fins de Augustin OUIN meunier  demeurant audit lieu de AULT au présent preneur audit titre de bail à loyer c’est à savoir les deux moulins banaux aveu de la châtellenie et vicomté d’AULT servant à faire le bled farine avec la maison, circonstances et dépendances de la contenance de 4 journaux ou environ, le tout situé audit AULT que le preneur a déclaré bien connaitre pour en avoir vu jouir son père jusqu’à ce jour et les avoir lui-même fait travailler par commencer à entrer en jouissance

 

Le preneur s’engage à habiter la maison, la garnir de meubles suffisants, de chevaux et bestiaux en nombre aussi suffisant. Assurer les réparations locatives sur les moulins, nourrir les ouvriers couvreurs. Comme aussi de maintenir les droits de banalité desdits moulins de faire à leurs frais les premières poursuites à l’encontre des sujets banniers qui se soustrairaient à ladite banalité jusqu’à sentence définitive du premier juge.

 

Le présent bail moyennant la somme de 600 livres de redevance en loyer.

 

Jean Baptiste JOLLY, meunier des moulins à l’huile de BEAUCHAMPS y demeurant s’est volontairement fait plège en caution dudit Claude OUIN.

 

Signé : DESAVOY fils, PIEFFORT notaire d’AULT, Claude OUIN, Jean Baptiste JOLLY

 

 

 

 

ECHOUAGE SUR LA PLAGE D’AULT (source série C aux A..D d'AMIENS)

 

Entre le 13 et le 14 décembre 1786 un navire nommé le Jeune SAINT LOUIS de SAINT MALO, commandé par le capitaine HUE, de 60 tonneaux, chargé de café, coton, sucre, toile et huile de poisson à destination du HAVRE et ROUEN s’est échoué sur la plage d’AULT.

Les 5 hommes d’équipage et les 3 passagers ont été sauvés, l’ensemble du chargement a été également mis à l’abri. Le bateau sera en mesure de reprendre la mer car il a peu souffert lors de cet épisode.

 

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                                                  AULT Echouage.jpg

 

Pierre Antoine PALPIER

 

Pierre Antoine PALPIER est le fils de Pierre PALPIER et de Marie FOURDRIN. Il est né à AULT le 28 août 1777. Il part le 20 frimaire AN 7 (10.12.1798) dans la Grande Armée de Napoléon. Sa description physique :

1m 70 (grand pour l’époque)

Visage ovale – Front large – yeux bleus – nez petit – bouche moyenne – menton rond – cheveux et sourcils châtains.

 

Le 20 fructidor de la même année (6.07.1799)  il est transféré au 92ème régiment d’infanterie de Ligne comme « fusiler ». Il combat successivement en Hollande, Allemagne, Italie, France, Espagne.

Il est passé à la 5ème légion de réserve de GRENOBLE le 31 mai 1807.Il passe caporal le 1er nivose an 13 (22.12.1804).

 

Il se retrouve dès la fin 1810  prisonnier en Angleterre  ainsi qu’il est noté dans son dossier de médaillé de SAINTE HELENE.

 

Il écrit à son épouse Françoise Agnès VASSEUR qu’il a épousée avant son départ.

 

« Je ne sais quoi penser envers toi depuis plus d’un an que tu as mon adresse sans me donner de tes nouvelles. Je sais que les lettres ne passent point facilement, mais pour me marquer le soin que tu dois prendre pour moi tu aurais bien pu me faire passer un peu d’argent avec mon père ou bien à ton particulier. Je t’invite à me faire passer trois ou quatre louis par la voie de Monsieur PESIGORE, banquier rue MONT BLANC N° 24 à PARIS. Maître SANSON pourra te donner les moyens de la faire parvenir à ce banquier Je sais que tes moyens ne te le permettent pas mais tu peux emprunter sur notre bien jusqu’à ce que je sorte de Prison. J’espère que tu satisferas à ma demande et que tu me feras l’amitié de m’écrire pour me faire savoir l’état de ta santé et celle de mon petit enfant. Je vous souhaite une parfaite santé et une année meilleure que les précédentes à l’égard de moi. Je me porte très bien malgré mon éloignement pour toi et nos enfants Je te recommande toujours d’éducation de mon fils et de ne point t’opposer aux volontés de mon père s’il voulait le mettre en pension soit à la ville d’EU ou ailleurs. Je ne parle pas de le faire parce que les moyens ne te le permettent pas sans vendre du bien, mais si j’ai le bonheur d’avoir bientôt ma liberté comme je l’espère, je ferai tout ce que pourrai car j’en connais très bien l’utilité. Pour notre petite fille je la laisse à tes soins en attendant que je puisse les tenir avec toi ma chère épouse entre mes bras car il nous faut espérer que l’Etre Suprême mettra un terme à nos souffrances et à notre séparation. Et je suis pour la vie  ton fidèle époux. »

 

Signé : PALPIER le 25 décembre 1811 à ROCHESTER.

 

P.S. : Bien mes compliments à notre mère VASSEUR, à Firmin Honoré et Pierre nos frères ainsi qu’à toute la famille sans oublier nos amis. Tu en feras de même à Monsieur MASSIE ? du TREPORT de la part de son fils ainsi qu’au père BACHELIER et FAUQUEUX du Bourg.

 

Adresse : Pierre PALPIER sergent dans la 5ème légion prisonnier de guerre au château de ROCHESTER près porsemoute (PORTHMOUTH) en Engleterre.

 

A transmettre par MORLAIX

 

Forteresse de ROCHESTER

                               

                                    AULT Palpier.gif

 

 

 

 

 

 

Le notaire mit néanmoins 3 mois à régulariser l’emprunt fait par Madame PALPIER/VASSEUR :  ci-dessous.

 

Le 26 mars 1812

 

Pardevant Louis François Gabriel PIEFFORT notaire résident au Bourg d’AULT, fut présente Marie Françoise VASSEUR femme de Pierre Antoine Jérôme PALPIER, sergent dans la 4ème Compagnie du la Cinquième Légion de réserve, maintenant prisonnier de guerre à ROCHESTER en Engleterre demeurant à MERS.

Laquelle en vertu de la missive dudit Pierre Jérôme PALPIER son mari datée de ROCHESTER le 25 décembre mil huit cent onze, visée pour valoir timbre à AULT le 26 mars présent mois laquelle est restée annexée à la présente. Reconnaît que le sieur Charles Philippe SUISSE préposé aux douanes de la Brigade de MERS demeurant audit MERS lui a prêté dès avant ce jour la somme de quatre cent quarante- huit francs pour être employée , savoir deux cent francs pour être envoyé audit Pierre Jérôme PALPIER son mary pour subvenir à ses besoins et le surplus est pour faire l’achat d’une vache et de grains.

Laquelle somme elle promet et s’oblige remettre et payer audit sieur SUISSE dans trois ans et lui en payer annuellement l’intérêt à cinq pour cent. Le premier paiement se fera le vingt cinq mars mil huit cent treize.

Elle a hypothéqué quarante ares soixante- quatre centiares ou un journal de terre à labour situé au terroir de MERS lieu- dit MARGIMONT .

 

Passé en l’étude du Bourg d’AULT le vingt- six mars mil huit cent douze. Ladite VASSEUR a déclaré ne savoir écrire ni signer.

 

 

 

 

 

ANALYSE DU RECENSEMENT D’AULT EN 1836

 

 

Les personnages importants du village

 

Le maire, c’est BOUZARD Jean Baptiste, 40 ans

L’adjoint, BRASSEUR François Laurent, 41 ans

 

Le curé, c’est LEBLOND Vulfranc, 45 ans

 

Le garde champêtre, MACQUET Désiré, 49 ans

 

L’instituteur c’est GOSSART Jules, 30 ans

 

Les meuniers : LAFFILLE Joseph, 33 ans

                        DUMONT Pierre, 56 ans

                        DUMONT François, 31 ans

Meunier à huile : BOULANGER Jean Baptiste, 44 ans

 

Le lieutenant des douanes, c’est GARDINER Jean François, 42 ans

 

Le juge de paix, LIEFQUIN Jean Louis, 38 ans

 

Les notaires : CRETON Louis, 31 ans

                       JOLLY Philippe 26 ans

 

Les huissiers : BEAUVISAGE Pierre, 27 ans

                        GUIGNON Jean Charles, 38 ans

 

Le receveur de l’enregistrement : DUVAL Auguste, 34 ans

 

Le chirurgien c’est MACLART Nicolas Edouard, 67 ans

 

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 368

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 415

Le nombre d’enfants de – de 21 as est de : 576

La population totale de la commune est donc de : 1.359 habitants alors qu’en 1792 elle était de 1860 habitants.

 

L’âge moyen de la population est d’environ 29 ans

Il y a un peu moins de 4 personnes par foyer qui sont au nombre de 343

 

 

Les femmes chefs de ménage sont au nombre de 84

 

Le plus vieil habitant c’est PRUVOST François Nicolas, jardinier, 82 ans

La plus vieille habitante JOLLY Marie Madeleine, propriétaire, 88 ans

La plus jeune  habitante a 3 jours il s’agit de GEST Marie Françoise

 

 

Métiers

 

Les propriétaires sont au nombre de 8 et les rentiers 6

 

Secteur agricole : 100 personnes, soit 16% de la population active

 

Les cultivateurs sont au nombre de 38 les journaliers 59. Il y a 1 écoucheur et 2 bergers.

 

Secteur artisanal : 364 personnes, soit 59 % de la population active.

 

Les artisans de bâtiment sont 15 : 3 charpentiers, 4 maçons, 6 menuisiers, 2 couvreurs.

 

Les métiers du tissage se composent presque exclusivement de 36 fileuses. Seuls 1 tisserand et 1 cordier sont présents dans la commune.

 

Les métiers du fer sont de loin les plus représentés : 272 serruriers et 4 maîtres serruriers, soit 45 % de la population active.

En outre, il y a 2 chaudronniers, 3 charrons, 1 tailleur de limes, 1 cloutier, 1 maréchal et 1 forgeron.

 

Les pêcheurs sont une  particularité de la commune. Ils sont 23 dont 12 marins, 9 hameçonniers (1)  1 charpentier de navire, 1 constructeur de navire.

 

Autres artisans : 1 chaufournier (2) et 2 bourreliers.

 

Secteur commerçant : 95 personnes, soit 15 % de la population active

 

14 personnes pratiquent le commerce de bouche : 4 épiciers et 4 cabaretiers, 1 poissonnière, 1 chasse- marée (3), 1 brasseur, 1 aubergiste, 1 boulanger, 1 boucher.

 

77 personnes sont spécialisées dans les métiers de l’habillement :

3 tailleurs

45 couturières 

17 blanchisseuses/ lingères

9 cordonniers

2 chapeliers

1 marchand drapier

 

1 barbier ne peut être classé dans ces catégories et 3 autres marchands sont répertoriés sans autre précision.

 

Les employés, ouvriers et les domestiques sont au nombre de 36

 

9 personnes sont fonctionnaires :

 

3 soldats – qui ont aussi parfois un autre métier.

1 lieutenant des douanes

1 garde champêtre

1 instituteur

1 juge de paix

1 greffier de paix

1 receveur de l’enregistrement

 

Les indépendants : 10 personnes

 

4 meuniers

1 arpenteur

2 notaires

2 huissiers de justice

1 chirurgien

 

Autres personnes hors catégorie :

 

1 séminariste

3 mendiants

 

Les femmes actives représentent 31 % de la population féminine de + de 21 ans.

 

Les plus jeunes enfants au travail ont 11 ans : 1 petite fille est fileuse, 2 garçons sont respectivement serrurier et clerc de notaire.

En outre, 3 garçons de 12 ans sont serruriers, 2 filles du même âge journalières.

 

 

SYNTHESE

 

Si AULT n’est pas la commune la plus peuplée en 1836 – FRIVILLE compte 150 habitants de plus – elle est de loin la capitale administrative du Vimeu serrurier et rassemble toutes les compétences administratives ou libérales. Les serruriers y tiennent une part importante de l’activité artisanale : 45 % de la population active totale de la commune. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser les pêcheurs sont en nette minorité 12 personnes et encore moins de bateaux probablement. C’est là que viennent se vêtir la plupart des habitants des communes environnantes : pas moins de 45 couturières sont à leur service !

AULT riche de son passé, tient toujours son rang de chef- lieu de canton à cette date.

 

 

 

 

 

(1) : fabricant de hameçons

(2) : travaille dans un four à chaux

(3) : pratique la vente du poisson dans une charrette

 

 

Sources : recensement de population

 

 

ANALYSE DU RECENSEMENT D’AULT EN 1851

 

Les personnages importants du village

 

Le maire, c’est DAUPHIN Jean Baptiste, 48 ans

 

Le curé, DEMAY Charles, 44 ans

 

Le garde champêtre, ANGLADE Henri, 50 ans

 

Le lieutenant des douanes : DUFLOS François, 36 ans

 

Les enseignants :

L’instituteur : CHEVALIER Félix,  28 ans

Le professeur : GANDON Jules,  20 ans

Les enseignantes religieuses : Sœur Julie et Sœur Marie

 

Le percepteur, c’est CASIN Numa, 40 ans

 

Le receveur des domaines, MOLLIEN Gaspard, 31 ans

 

Les huissiers : BEAUVISAGE Jean Pierre, 42 ans

                        FRELEA Jean Baptiste, 34 ans

 

Les notaires : HENNEVEU Jacques, 34 ans

                      CAUCHOIS Jean Baptiste, 41 ans

 

Le médecin : MAUGUEN Vincent, 37 ans

L’officier de santé : MACLARD Nicolas, 81 ans

 

Les meuniers et familles : OUIN Auguste, 46 ans

                                          SIMON Florent, 54 ans

                                          LAFFILE Florentin, 47 ans

                                          CANNEVELLE Jean Louis, 43 ans

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 413

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 434

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 538

La population totale de la commune est donc de : 1.385 habitants, soit une légère augmentation par rapport à 1836.

 

L’âge moyen est d’un peu plus de 31 ans

Il y a un peu moins de 4 personnes par foyers qui sont au nombre de 386

 

Les femmes chefs de ménage sont exactement : 72

 

 

 

Le plus vieil habitant c’est GUILBAULT Christophe, 83 ans

La plus vieille habitante s’appelle LYON Catherine, elle a 87 ans

Les 2 plus jeunes habitants sont des jumeaux : LECOMTE Juribe et Marie Joseph ainsi que HAUDIQUER Pierre Arthur qui ont tous trois 1 jour !

 

Métiers

 

Les propriétaires sont au nombre de 201 et les rentiers 50.

 

Secteur agricole : 89  personnes, soit 13 % de la population active

 

Les cultivateurs sont au nombre de 56, les journaliers 30. Il y a 1 berger, 1 ménager et 1 domestique de culture.

                                    

 

Secteur artisanal : 345 personnes, soit 51 % de la population active

 

Les artisans du bâtiment sont 18 : 7 maçons, 4 couvreurs, 4 charpentiers et 3 menuisiers.

 

Les métiers du tissage sont en nette régression : 3 tisserands seulement et 5 fileuses sont occupés à ces tâches.

 

Les métiers du fer occupent 284 personnes  dont :

260 serruriers et marchands de serrures, soit 40 % de la population active

5 tailleurs de limes

4 charrons

3 maréchaux ferrants

2 forgerons

 

6 autres artisans ne peuvent être inclus dans ces catégories :

2 tourneurs en bois, 1 bourrelier, 2 fabricants de chaux et 1 horloger.

 

Les artisans pêcheurs et assimilés sont 29 :

11 marins et 17 hameçonniers ; s’y ajoute un charpentier de marine.

 

 

Secteur commerçant : 124 personnes, soit 18% de la population active.

 

28 personnes pratiquent un métier de bouche : 12 épiciers/cafetiers, 5 boulangers, 2 brasseurs, 3 poissonniers, 4 charcutiers, et 2 bouchers.

 

76 personnes sont spécialisées dans les métiers de l’habillement :

45 couturières,

6 modistes,

5 blanchisseuses/lingères,

6 tailleurs d’habits,

1 fripière,

9 cordonniers,

3 marchands de rouenneries,

1 chapelier.

 

D’autres marchands ne peuvent être classés dans ces catégories

11 commerçants/marchands (sans aucune autre précision sur leur activité)

1 coquetière (1)

1 receveur-buraliste

5 aubergistes

2 perruquiers

 Ils représentent ensemble 20 personnes

 

(1)  Coquetière : marchand qui vend sur les marchés des produits de la ferme qu’il a achetés directement aux producteurs

 

 

 

 

Les employés, ouvriers, apprentis et domestiques représentent 89 personnes, soit 13 % de la population active

 

Les apprentis de toutes sortes représentent à eux seuls la moitié de cette catégorie.

 

16 personnes sont fonctionnaires :

 

5 préposés aux douanes, 1 lieutenant et 1 brigadier, 1 sous-brigadier

1 cantonnier

1 garde maritime

1 greffier de paix

1 instituteur et 1 professeur

1 percepteur-receveur

1 receveur des domaines

1 garde champêtre

 

Les indépendants : 16 personnes également

 

2 notaires

2 huissiers de justice

1 médecin et 1 officier de santé

1 arpenteur

1 messager

8 meuniers(ères)

 

 

A noter 7 indigents dans la commune.

 

Les femmes actives représentent 29 % de la population féminine de plus de 21 ans.

 

Le plus jeune enfant au travail a 10 ans, il est tailleur de limes, 3 autres enfants de 11 ans sont apprentis et 6 autres de 12 ans sont apprentis également.

 

SYNTHESE

 

La population d’AULT a vieilli depuis 1836 : l’âge moyen est plus élevé et il y a moins d’enfants.  Le nombre d’habitants croît légèrement. C’est toujours la capitale administrative du Vimeu serrurier puisque l’on note encore plus de fonctionnaires (les douaniers y sont désormais implantés). Les commerçants y prennent une place plus importante qu’en 1836 au détriment surtout des artisans, y compris des serruriers.

Si les enfants sont en moins grand nombre, ils sont par contre nombreux en apprentissage très tôt, de quoi leur garantir un travail futur. En cette année 1851, les temps sont difficiles, reflétés par le nombre d’indigents : 7 dans la commune alors qu’il n’y en avait aucun en 1836.

 

ANALYSE DU RECENSEMENT D’AULT EN 1872

 

Les personnages importants du village

 

Le maire, c’est BOUZARD Alfred, 45 ans ;

Le curé, c’est toujours DEMAY Charles Alexandre, 65 ans ;

Le garde champêtre,  c’est toujours aussi ANGLADE Henry Silvain, 72 ans ;

Le brigadier des douanes : VIGNERON Joseph Honoré, 54 ans ;

 

Les enseignants :

L’instituteur, CHASSE François Arsène 43 ans

Les enseignantes religieuses : PETIT Catherine, 35 ans

                                                 FINEL Prudence, 35 ans

 

Le percepteur, c’est BIGOT Jules Aimé, 42 ans ;

La receveuse des Postes : DEROUSSEN Lucienne Louise, 42 ans ;

Le receveur de l’Enregistrement : RADIGER Henri Philippe, 33 ans ;

 

Les huissiers : DUPONCHEL Noël Léopold, 38 ans

                        DUBOIS Pierre Florentin, 31 ans

 

Les notaires : DEVISME Alfred Alexandre, 47 ans

                       TIRARD Rémy Victor, 39 ans

 

Le médecin : MAUGUEN Vincent, 56 ans

 

Les meuniers : LAFFILLE Médéric, 38 ans

                         LAFFILLE Alfred, 14 ans

 

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 433

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 502

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 554

La population totale de la commune est donc de : 1.489 habitants, soit 100 de plus qu’en 1851.

L’âge moyen a augmenté, il est de : 33 ans

Il y a un peu plus de 3 personnes par foyers qui sont au nombre de 439.

 

 

Les femmes chefs de ménage sont au nombre de 90.

 

 

Le plus vieil habitant, c’est BOUZARD Jean  Baptiste, 90 ans

La plus vieille habitante, c’est sa femme, DANZEL Marie Jeanne, 90 ans aussi.

Le plus jeune habitant : DESOMBRES Frédéric, 8 jours seulement.

 

Métiers

 

Les propriétaires sont au  nombre de 30 et les rentiers 42

 

Secteur agricole : 76 personnes, soit 11 % de la population active

 

Les cultivateurs sont au nombre de 16 et les journaliers/manouvriers59. On compte de plus 1 berger.

 

Secteur artisanal : 417 personnes, soit 60% de la population active 

 

Les artisans du bâtiment sont 23 : 10 maçons, 6 menuisiers, 4 couvreurs, 2 charpentiers et un peintre.

 

Il n’y a plus ni tisserand, ni fileuse

 

Les métiers du fer occupent 357 personnes.

4 marchands de serrures

334 serruriers qui représentent donc 48 % de la population active !

13 tailleurs de limes

2 charrons

3 forgerons

1 maréchal ferrant

 

8 autres artisans ne peuvent être classés dans ces catégories :

2 brasseurs, 1 tourneur sur bois, 2 bourreliers, 1 horloger, 2 savetiers.

 

Les artisans pêcheurs et assimilés sont 29 :

3 marins, 26 hameçonniers

 

Secteur commerçant : 123 personnes, soit près de 18% de la population active

 

43 personnes exercent un métier de bouche : 15 épiciers/cafetiers, 4 boulangers, 2 bouchers, 1 marchande de beurre et d’œufs, 2 marchands de légumes mais 19 marchands de poissons et autres produits de la mer !

 

72 personnes pratiquent les métiers de l’habillement :

49 couturières

13 blanchisseuses

6 cordonniers

2 tailleurs d’habits

1 repasseuse

1 chapelier

 

8 autres marchands ne peuvent être classés dans ces catégories, ce sont :

1 perruquier

1 marchand de jouets

1 marchand quincailler

1 négociant (sans précision)

2 marchandes de modes

1 marchand faïencier

1 marchand (sans précision)

 

Les employés, ouvriers, domestiques représentent 52 personnes, soit 7,5 % de la population active.

 

Les fonctionnaires sont au nombre de 15

1 percepteur

1 receveur de l’Enregistrement

2 instituteurs

8 douaniers

1 greffier de paix

1 receveuse des postes

1 cantonnier

 

Les indépendants : 8 personnes

2 huissiers de justice

2 notaires

1 médecin

1 messager

2 meuniers

 

Les femmes actives représentent 28  % de la population féminine de plus de 21 ans.

 

Le plus jeune enfant au travail a 11 ans, il est serrurier, un garçon de 12 ans est également serrurier. 8  garçons de 13 ans sont employés au travail du fer, 2 filles de 13 ans sont couturières et il y a une blanchisseuse du même âge.

 

SYNTHESE

 

La population du village s’est accrue de 100 habitants et les enfants y sont en plus qu’en nombre qu’en 1851.

La population artisanale s’est considérablement accrue, boostée par la croissance des métiers du fer. Les serruriers représentent à eux seuls 48% de la population active.

L’essor de la serrurerie se confirme en cette fin de 19ème siècle à AULT.

 

L’ECOLE EN 1884

 

L’instituteur Monsieur DELACOURT a rédigé une note concernant l’école à la date du 5 avril 1884. Ce document est numérisé ainsi que pour tout le canton sur le site des Archives Nationales en ligne.

 

La construction de l’école date de 1861. Il n’y a que deux salles de classe (voir plan ci-dessous). Le Directeur et un instituteur font la classe.

Les élèves sont au nombre de 73 dont 16 extérieurs à la commune.

 

Ils se répartissent ainsi :

Les 5-6 ans : 8

Les 6-13 ans : 64 alors que théoriquement il n’y a que 50 places.

Plus de 13 ans : 1

 

Il y a aussi un cours d’adultes qui accueille 19 élèves en 1884.

 

Equipement :

  • Poêle à charbon
  • 2 cabinets d’aisance
  • 32 m2 de préau
  • Bibliothèque avec 456 volumes

Les fournitures scolaires sont gratuites pour les indigents et occasionnent une dépense par élève indigent de 1,75 F.

Sur le plan de l’école en 1884, on voit que dans un espace exigu se cotoient à la fois les élèves et leurs instituteurs, le maire et le juge de Paix puisque en tant que chef- lieu de canton, AULT était le siège de la justice de Paix.

 

                                                                AULT Ecole.jpg


 

 

 

 

LE PHARE D’AULT

 

Le phare d’AULT a été construit en vertu d’une décision ministérielle du 21 décembre 1883.

Une nouvelle décision ministérielle du 6 août 1891 décide de surmonter la nouvelle tour du phare d’une lanterne dans laquelle furent installés les anciens appareils du phare de CAYEUX rendus disponibles par un remaniement général de l’éclairage des bancs et passes de la Somme.

Ces anciens appareils qui  remontaient à 1856  sont en 1907 hors d’usage, leur remplacement s’impose.

 

L’adoption d’un feu à occultations pour le nouvel appareil du Bourg d’AULT groupe les occultations par 3. Le 10 avril 1907, le ministère approuve la décision.

Il a été dynamité le 6 juin 1940. Le phare actuel a été inauguré en 1951.

 

L'ancien phare d'AULT

 

                                                          AULT Ancien phare.jpg

 

 

 

 

 

 

 

LES DEMOLITIONS DE MAISONS PAR LA MER AUTREFOIS ET AUJOURD’HUI A AULT ONIVAL

 

Un article de BRESLE et VIMEU de 1925 résume le combat historique des habitants d’AULT contre les assauts de la mer.

 

Le rivage d’AULT ONIVAL se modifie. La falaise et la digue naturelle reculent sans cesse. Des quartiers entiers disparaissent.

Il y a un siècle et demi, 20 maisons du Perroir (1) s’effondraient. Le mur de galets auquel elles étaient appuyées battait en retraite devant le flot. Puis, le temps effaçait peu à peu le souvenir de ces faits. L’Etat, il y a de cela un quart de siècle, tirait parti de l’oubli qui à la longue, s’étend si volontiers sur les évènements les plus impressionnants, et vendait des terrains à bâtir sur le Perroir. D’autres habitations s’édifiaient, plus luxueuses que celles qui se trouvaient auparavant au même lieu, mais un peu plus vers le bourg. Ces maisons neuves s’appelaient « Bambino », « Alcyon », « Les Pachas » « La Sirène »et « Jeanne d’Arc ». A ce moment- là, la mer était loin.

         

Aujourd’hui, trois propriétaires de ces villas ont commencé la démolition de leurs immeubles. Les marées les ont attaquées avec une violence inouïe, depuis le mois d’octobre dernier (1924), et les ont gravement endommagées. Trois propriétés, d’une véritable importance, sont à peu près détruites.

 

Ce n’est pas sans tristesse que la population d’AULT voit l’océan poursuivre son œuvre d’anéantissement avec une telle opiniâtreté.

Pour faire face à cette situation nouvelle, il faut des moyens nouveaux : l’épi en clayonnages que l’Association des Bas-Champs avait commencé il y a 2 mois pour fixer le rivage depuis l’angle nord de « Bambino » jusqu’à l’angle nord de la « Sirène » est abandonné. La disparition prochaine des 4 villas va modifier les effets de l’attaque de la mer sur la digue en galets. Les Bas-Champs, en conséquence, corrigent sur ce pont leur système de défense. L’Association va renforcer la digue en arrière des chalets.

La présence de ces derniers, formant en quelque sorte épi, déterminait une espèce de remous, qui affouillait les amas de galets. Construction d’épis, affouillement des galets, cheminement de ceux-ci vers le Nord, démolitions des maisons du Perroir tel est le résumé de l’histoire de coin de littoral, depuis des siècles.

Il est même étonnant de constater comment les mêmes évènements se reproduisent pour les mêmes causes, engendrent les même préoccupations et finalement déterminent les mêmes lamentations et récriminations quand une nouvelle catastrophe se produit.

Un simple et très rapide coup d’œil en arrière peut nous en convaincre.

 

En 1772, il existait encore au bas de la falaise, au lieudit le Perroir, une soixantaine de maisons de matelots.

La première rangée de ces misérables habitations fut complètement détruite par les marées de fin octobre.

Le curé-doyen d’AULT, ému de compassion par le sort malheureux de cette population maritime, écrivait, le 4 septembre 1772 au Subdélégué d’ABBEVILLE, qui était le Sous-Préfet de l’époque :

 

« Monsieur,

La mer a fait ici, ces jours derniers, un ravage étonnant, elle est entrée dans presque toutes les maisons du Perroir et il y en a au moins une vingtaine qu’il faut démolir tout présentement. Ceux qui habitent sont désolés ; les propriétaires de Bas-Champs ne le sont pas moins, et ils ont raison. Il est certain que si on ne fait pas quelque chose entre les deux épis, pour arrêter le galet, la mer emportera toutes les maisons et inondera toutes les terres, avant même que l’hiver arrive. Il serait donc à propos, Monsieur, que vous vous donniez la peine d’en écrire à l’Intendance et d’engager M. L’Ingénieur de la province à venir sur les lieux, pour voir ce qu’il serait nécessaire de faire. Si vous voulez bien avoir cette complaisance, je vous prie de ne pas tarder, car la chose presse plus qu’on ne pense, et d’être persuadé de la respectueuse reconnaissance avec laquelle j’ai l’honneur d’être, Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur »

 

BECQUET Doyen

 

Monsieur BRANLICOURT, subdélégué à ABBEVILLE, reçut cette lettre par le messager, le 10, et, le lendemain, il écrivait à M. MAUGENDRE, après avoir résumé la lettre du doyen : «  je pense, comme le sieur Doien (sic), qu’une visite de M. DESFIRMIN y seroit très nécessaire. Le Sieur WALLOIS, conducteur des ouvrages, est sur les lieux……..Des gens des environs du Perroir m’ont assuré que la mer s’étoit ouvert un passage entre les épis et la côte, de laquelle elle avoit emporté la largeur de plusieurs toises. »

 

Deux épis avaient été construits, perpendiculairement au rivage. Ces deux épis étaient à 173 toises l’un de l’autre. Les maisons isolées situées en arrière et entre ces deux épis appartenaient à Michel HENIN et Louis MAQUET.  Trois maisons amassées étaient la propriété de Gabriel DANZEL, Antoine DEMURE et Michel RENARD. Les demeures de la première rangée, vers la mer, étaient à Jean VALERY, Gabriel CHRETIEN, la veuve LANGLOIS, Gabriel CHRETIEN, déjà nommé, François DANSEL, Antoine MILAN, Antoine FACHE, Pierre FACHE, Gabriel SAUVAGE, Pierre PODEVIN, Nicolas BERTHE.

En suivant : Gabriel CHRETIEN, pour la troisième fois nommé, Gabriel RENARD, Pierre TURBET et Michel LATTEUX.

Derrière : La veuve LAFILLE, Michel TURBET, Jean CARPENTIER, Catherine RENARD, Benoît LATEUX, Pierre FLAMANT, François CHRETIEN, Marie DESOMBRE, Gabriel DANZEL, Michel LATTEUX,  Noël DANSEL, Mathieu GORE, Michel MILAN ;

 

Trois autres rangées de maisons existaient aussi en arrière, vers le commencement des Bas-Champs. La principale maison était celle de Michel TIRE, auprès de laquelle se trouvaient deux granges, alors qu’aucune maison du Perroir ne possédait la moindre dépendance.

 

Les matelots jugeaient que les épis était, sinon funestes, du moins inutiles à la défense de leurs maisons. Ils en demandaient même la suppression. Une ordonnance de l’Intendant de Picardie du 28 juin 1773 prescrivit le maintien de l’épi construit au- devant des maisons du Perroir.

 

La place nous manque pour nous étendre davantage sur ces évènements. La défense du littoral est un vaste champ d’expériences et une inépuisable mine à surprises. Mais, en l’espèce, l’expérience est fugitive comme les siècles qui l’ont formée. Les générations passent et l’oubli se fait. L’étude du passé, un examen approfondi des moyens autrefois employés, et dont les essais d’aujourd’hui ne sont que des rééditions à peine revues et corrigées permettraient peut-être de tirer des faits qui ne cessent de se renouveler un enseignement définitif et salutaire.

 

Signé : A.H…

 

(1) Le Perroir c’est la portion de terre devant le port d’AULT appelé autrefois « Le Perré »

 

Pour plus d’informations, on peut se reporter à notre article détaillé sur « Les Bas Champs »

 

 

 

ENQUETE PREFECTORALE DE DECEMBRE 1944

 

Le Préfet de la Somme souhaite connaître l’existence de souterrains dans les communes de la Somme afin d’en assurer la préservation. Il interroge donc les maires.

 

A AULT, le maire indique qu’une tradition orale confirme l’existence de souterrains dans la commune plus particulièrement autour du Moulin de Pierre. Ce dernier serait entièrement taillé dans la craie sans aucune partie maçonnée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources :

  Recensement de Population

  Notariat d'AULT

   Enquête communale aux A.D. d'AMIENS 2MI

   Documents inédits pour servir à l'histoire maritime et commerciale de la    Picardie 1682-1792 de VASSEUR Gaston  Bresle et Vimeu 1925

   Série B (Réparations au 18ème) et C aux A..D d’AMIENS

Bresle et Vimeu 1925 (recul de la falaise)

Registres matricules de l'infanterie de ligne (Grande Armée ) S.G.A Défense pour PALPIER

Série F aux A..D de la Somme (Moulins)

Bibliothèque Nationale de FRANCE (Contrebande du sel : procès des faux-sauniers)

Archives Nationales en ligne (S.I.V)

 

 

 

 

 

                           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Date de création : 16/09/2013 @ 11:58
Dernière modification : 23/07/2022 @ 18:50
Catégorie : Histoire locale 03
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