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HISTOIRE DE FRIVILLE ESCARBOTIN 20ème

 

                                  HISTOIRE DE FRIVILLE ESCARBOTIN (SUITE)

 

 

FALLITTE DEGLICOURT 4 AOUT 1932

 

Jean Marcel Gabriel DEGLICOURT naît à BETHENCOURT SUR MER le 12 octobre 1899, son père a acheté une propriété au 34 Grande Rue (numéro actuel) pour y passer sa retraite, il était précédemment hôtelier restaurateur.

 

Il est enrôlé à la fin de la guerre de 14 en tant que mécanicien pour avions.

 

A l’occasion de son mariage en 1921 avec Claire DEVILLEPOIX, ses parents le dotent en lui donnant la nue-propriété de leur maison, s’en réservant l’usufruit.

Le 24 décembre 1921, les époux DEGLICOURT achètent le fonds de commerce de fonderie aux époux WEBER pour 133.000 Francs, payable par annuités.  Il s’agit d’un commerce de fonderie de cuivre et de bronze, cuivrerie  pour automobiles, robinetterie, polissage et nickelage.

Dès 1924, ils prennent un prêt de 20.000 Francs. En 1925, les problèmes financiers obligent les époux DEGLICOURT à vendre rue Clémenceau n° 104 à ESCARBOTIN leur maison d'habitation, cour bâtiments à usage d’usine pour 55.000 Francs. Ils partent habiter ABBEVILLE.

 

 

L’an 1927, à la requête de Messieurs ROBERT et TABOURET négociants demeurant à PARIS, 4 et 6 rue des Nanettes,  il est donné assignation à Monsieur Jean DEGLICOURT, ci-devant fondeur à FRIVILLE ESCARBOTIN, demeurant actuellement à ABBEVILLE, 26 rue de la Tannerie, à comparaître le 3 novembre 1927 au Tribunal de Commerce de ST VALERY SUR SOMME .

Le 12 mai 1927 il est intervenu entre l’assigné alors en liquidation judiciaire et ses créanciers, un concordat aux termes duquel DEGLICOURT s’engageait à régler les frais privilégiés pour fin juillet au plus tard et à distribuer à ses créanciers 80% de leurs créances à raison de 10% par an. Le règlement n’ayant pas eu lieu, le concordat n’a pas été homologué.

La liquidation est donc ordonnée.

 

Actif :

  • La nue- propriété de la maison sise à BETHENCOURT SUR MER évaluée à 75.000 Francs (donation de ses parents)
  • Créances actives : 1.700 Francs
  • Créances sur CAOUEL et BEAUVAIS : 1.000 Francs
  • Mobilier : 2.000 Francs
  • Citroën 5 CV : 5.000 Francs
  • Actif : 84.700

 

Passif :

  • WEBER : 27.000 Francs (il s’agit du reliquat de la vente du fonds de commerce)
  • DEVILLEPOIX : 6.500 Francs
  • TIRARD : 20.000 Francs
  • TABOURET : 15.000 Francs
  • Cie Artésienne : 5.400 Francs
  • BERTHEL et RAULET à PARIS : 600 Francs
  • DORTHU Garagiste : 1.650 Francs
  • BOUTTE Industriel : 200 Francs
  • COLSON  Maire au TREPORT: 8.000 Francs
  • HURTEL Chaussures à FRIVILLE : 200 Francs
  • PROGRES COMMERCIAL à AMIENS : 5.200 Francs
  • MASSOULE à AMIENS : 800 Francs
  • TOTAL : 90.550

 

 

Le 25 juin 1926 le sieur DEGLICOURT  a écrit au Tribunal pour demander sa mise en faillite qu’il attribue à la crise industrielle actuelle.

 

Il part travailler comme « caoutchoutier » à SAINT GERMAIN EN LAYE où il décède le 31 mai 1928 à l’âge de 29 ans. Le règlement de la faillite se fera uniquement en présence de son épouse, tutrice de leur fils mineur.

 

 


GREVE CHEZ MAQUENNEHEN ET IMBERT EN MAI 1933

 

(Article réalisé sur la base du dossier de gendarmerie déposé aux Archives départementales d’AMIENS en série 4M.)

 

 

Cette manufacture située à ESCARBOTIN est l’une des deux implantées dans la commune à fabriquer des serrures. C’est par ailleurs une fonderie de cuivre, bronze et nickel.

Les ouvriers employés à cette fabrication sont au nombre de 294 sur la commune et 134 chez MAQUENNEHEN et IMBERT.

La situation économique est mauvaise et les ouvriers ne travaillent que 35 heures par semaine : le lundi est chômé.

 

La célébration du 1er mai s’est faite dans le calme.

 

Le 2 mai un incident se produit. En effet, depuis la mi-avril la direction avait prévu que dans l’atelier de montage de serrures, qui occupe 30  personnes, les ouvriers seraient payés aux pièces et non à la journée.

Une quinzaine de ces ouvriers ont alors quitté cet établissement pour s’employer dans d’autres usines de la localité. Il s’agissait de : BARBIER Alfred, 36 ans, HURTELLE Edouard 14 ans, ALLEN Jean, 14 ans, ROY Marguerite 16 ans, DEBEAURAIN Suzanne 13 ans, LECAT Aline, 29 ans, LECANUT Clotilde 20 ans, DUMONT Odette,  19 ans, PADE Yvette, 15 ans.

 

A la rentrée du 2 mai, sur les quinze ouvriers restants, dix ont discuté avec la direction sur le nouveau mode de paiement, et à 10h 30 ont décidé de quitter l’usine. Ces grévistes menacent d’empêcher les 5 non-grévistes de travailler. La direction a congédié les 5 non grévistes en leur demandant de se présenter le lendemain matin 3 mai. Ces derniers ont accepté les nouvelles conditions de travail.

Les autres ouvriers de l’usine restent neutres quant à ce conflit mais ne cachent pas leur antipathie à l’égard du directeur, Monsieur AZEMAR Louis, 33 ans ingénieur qui se montre selon la préfecture dur avec le personnel.

 

Un des grévistes de l’usine MAQUENNEHEN et IMBERT s’est posté le 2 mai dans l’après midi à l’entrée de l’établissement CARON OZENNE à FRESSENNEVILLE , succursale de la précédente. Il était accompagné du responsable du syndicat unitaire. Les grévistes sont exactement 13 : 8 hommes de 17 à 32 ans,  5 femmes de 13 à 66 ans, il s’agissait en fait de très jeunes gens. (Note du webmestre : les noms des grévistes ne seront pas indiqués ici pour respecter la vie privée de ces personnes peut être encore en vie pour certaines d’entre elles)

 

Le 3 mai, le secrétaire du syndicat unitaire BERGER convoque une réunion à ESCARBOTIN à 20h30. Celle-ci a pour objet de rédiger les revendications qui seront soumises à M. IMBERT le lendemain  matin.

 

Le prix du travail aux pièces proposé en mai 1933  par Monsieur IMBERT est de :

1F 08 pour une serrure N° 663

0F60 pour une serrure N° 602

0F65 pour une serrure N° 113

 

Or, en 1931 ce travail était rémunéré comme suit :

2F     pour une serrure N° 663

1F05 pour une serrure N° 602

1F15 pour une serrure N° 113

 

D’après le directeur, un bon ouvrier peut faire dans sa journée 20 serrures N° 663, ce que les ouvriers contestent et établissent à 12 seulement. Les ouvriers prétendent qu’ils toucheront 25 à 30 % de moins.

 

La réunion rassembla 700 personnes, soit beaucoup plus de monde que lors du 1er mai. Quatre orateurs prirent la parole : FLAMENT, BERGER, TERNISIEN et BARBIER. Les revendications furent les suivantes :

-         Reprise du travail aux conditions antérieures avec augmentation de 10%

-         Licenciement du directeur

-         Reprise de tout le personnel.

 

Les manifestants  se dispersèrent vers 22 h en lançant quelques pierres le long du chemin en direction des maisons patronales

 

Le 4 mai la rentrée des ouvriers a lieu sans incident. Les grévistes, soutenus par l’ensemble des ouvriers de la région ont donné 3 jours à Monsieur IMBERT pour faire droit à leurs revendications. Ils menacent de déclencher une grève générale de 24 heures si satisfaction ne leur est pas donnée.

 

Dès le 4 mai, Monsieur IMBERT a refusé en bloc les revendications. Il se propose de licencier le meneur de la grève.

 

C’est alors que le sous-préfet d’ABBEVILLE se saisit du dossier et se présente en arbitre du conflit. La crainte était que le mouvement ne s’amplifie aux autres usines.

Il a obtenu que M. IMBERT revienne sur sa décision de payer les ouvriers aux pièces et que les ouvriers soient payés aux anciennes conditions. Les deux meneurs ne seront pas licenciés mais travailleront à domicile : M. IMBERT s’engage à leur donner du travail. Ces derniers et l’ensemble du personnel semble satisfait. La reprise du travail s’effectuera le 10 mai.

 

Il est noté dans le rapport du sous-préfet que les patrons écoulaient en mai 1933 leurs articles à un prix quelque peu plus élevé que précédemment (environ 5 à 10% de plus) et que donc une baisse des salaires ne s’imposait pas.

 

Voici les salaires horaires perçus à cette date dans cette usine :

 

Hommes  2F70 à 3F42

Femmes   1F48 à 2F25

Enfants    0F90 à 1F48

 

Carte postale de l'usine MAQUENNEHEN et IMBERT

 

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                                 FRIVILLE Usine Imbert.gif   

 

 

Sources : Série 4 M aux A.D. d'AMIENS

                Série U aux A.D. d'AMIENS (faillites)

 

 


Date de création : 23/12/2014 @ 17:43
Dernière modification : 23/03/2025 @ 18:10
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