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Histoire locale 09 - EVENEMENTS DE 1934

 

                                         MANIFESTATIONS  JUIN – AOUT 1934

 

Article établi à partir des courriers officiels du Sous-Prefet d’ABBEVILLE, rapports de gendarmerie etc…(série W aux A.D. d’AMIENS)

 

Manifestation du 18 juin 1934 auprès du député DELABIE

 

Le 18 juin 1934 une manifestation en faveur des chômeurs est organisée par les partis communiste et socialiste de la région du VIMEU.

 

A 11 heures, un cortège de 200 à 250 manifestants précédé d’un drapeau rouge, chantant l’Internationale, et criant « du pain et du travail » ont débouché sur le chemin menant à la propriété de M. DELABIE député. Sur la demande de celui-ci,  dont la demeure est éloignée de près d’un kilomètre de la commune de BOUVAINCOURT, aucun service d’ordre n’avait été organisé.

 

Celui-ci les a reçu pendant ¾ d’heure à son domicile en présence de M. DESCAMPS, directeur de l’office départemental de placement, et a écouté les suggestions de la délégation. M. DELABIE a promis de transmettre les revendications à M. le Préfet de la Somme et éventuellement à M. le Ministre du Travail.

 

L’ambiance était cordiale, les manifestants se sont fait offrir à boire par Madame DELABIE. Ensuite, les manifestants sont partis déjeuner en forêt d’EU.

 

Il semble que les manifestants aient été déçus du manque d’ampleur de leur mouvement.

 

Le 19 juin 1934, Monsieur André JOZON (Préfet) a reçu M. DELABIE, député, qui l’a entretenu de la question du chômage dans la région du Vimeu. Il a soumis à cette occasion à M. le Préfet les revendications qui lui avaient été présentées par les chômeurs la veille.

 

Photo du député DELABIE sur le site de l’Assemblée Nationale

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                                                                 EVENEMENTS 1934 DELABIE.jpg

 

 

Réunion du 28 juillet 1934

 

A cette date, une réunion a eu lieu dans la salle de l’Union Coopérative de FRIVILLE sous l’égide du parti communiste.

 

A l’issue de celle-ci 50 chômeurs conduits par M. FLAMENT se sont rendus devant la mairie d’ESCARBOTIN et ont remis au maire l’ordre du jour suivant :

 

« Les chômeurs, réunis en assemblée ordinaire ce jour, protestent auprès de M. le Maire contre le peu d’égards fait à leur cahier de revendications déposé le 30 avril 1934 au bureau de la mairie contre la non application des augmentations promises à la préfecture à savoir : 3,50 Francs par enfant au lieu de 2,50 Francs, 4 Francs pour les femmes au lieu de 3 Francs.

Protestent avec vigueur contre l’interdiction de faire des quêtes dans le pays par les chômeurs.

Font confiance au bureau, pour mener l’action susceptible de faire aboutir leurs revendications. »

 

Nouvelles réunions

 

Le 27 juillet 1934, le Préfet est informé que d’autres manifestations sont prévues, l’une le 4 août, l’autre le 15 août à AULT où se trouveront réunis, en pleine saison balnéaire, un grand nombre de touristes. On veut ainsi attirer l’attention de ces touristes sur la situation précaire de la classe ouvrière de la région en espérant que les échos alerteront les pouvoirs publics.

 

Manifestation du 4 août 1934

 

 

Selon le rapport du commandant de gendarmerie d’ABBEVILLE la manifestation des métallurgistes du Vimeu s’est déroulée comme prévu dans la salle du « MIGNON PALACE » D’ESCARBOTIN où 1.200 personnes s’étaient réunies comprenant beaucoup de jeunes gens, des baigneurs d’AULT et de CAYEUX plus une vingtaine d’enfants de la colonie de VITRY (75). Les orateurs furent VILFROY, BRAULT, BARBE, secrétaire de l’intergroupe socialiste et S.F.I.O.

 

Manifestation du 15 août 1934 à AULT

 

 

Préparatifs

 

Le sous-préfet d’ABBEVILLE, dans un courrier du 10 août 1934 (ci-dessous) indique au Préfet de la Somme qu’une manifestation est prévue le 15 août à AULT, à l’initiative du Front Commun de FRIVILLE-ESCARBOTIN et des chômeurs de cette localité. Ils espèrent que les militants du front commun et les chômeurs des localités traversées depuis FRIVILLE jusqu’à AULT, à savoir : BETHENCOURT, TULLY, ALLENAY, FRIAUCOURT et même FRESSENNEVILLE, qui n’est pas situé sur le parcours, se joindront à eux.

 

« Cette marche du Front Commun des chômeurs sur AULT rappelle en tous points celle qui fut organisée le 16 juin 1934 par les mêmes militants, sur BOUVAINCOURT et les organisateurs ont prévu un arrêt à FRIAUCOURT devant la demeure de M. LECAT, conseiller général et maire de FRIAUCOURT, comme ils l’avaient prévu devant la demeure de M. DELABIE député (voir plus haut) pour demander à M. LECAT ce qu’il avait fait en faveur des chômeurs. Mais les manifestants ne rencontreront pas M. LECAT, conseiller général qui est parti il y a 6 jours à VICHY pour faire une cure et qui ne reviendra que le 23 de ce mois. Selon le sous-préfet, la manifestation ne devrait pas être très importante en raison du choix de la localité d’AULT. Selon ce dernier, AULT est une station balnéaire qui est surtout la station des petites bourses. La colonie balnéaire ne comprend que de modestes employés, beaucoup de la région parisienne et des grands magasins de PARIS.

Un fait qui aurait pu compliquer la situation et nuire au bon ordre et à la libre circulation à AULT, dans la journée du 15 août était la tenue du marché ce même jour, marché très important et surtout pour la raison que c’est un jour férié. D’accord avec moi, M. le maire d’AULT a reporté le jour de marché au lendemain 16 août ce dont il est très heureux car M. le curé Doyen et certaines personnalités de la localité d’avaient déjà sollicité dans ce sens, le 15 août étant une grande fête religieuse. »….

« Il est certain qu’un malaise règne dans la population ouvrière du Vimeu Rouge, malaise qui est la conséquence de la crise économique, de la vie chère, du chômage et des incidents malheureux qui se passent dans le Pas de Calais (Note du Webmestre : voir  les grèves des mineurs du pas de calais) et même dans notre colonie d’Algérie.

Si la crise économique ne s’atténue pas à l’approche de l’hiver – et il est malheureusement trop exact que certains industriels de la région du Vimeu sont à bout – la situation dans le Vimeu pourrait tourner au noir : l’effervescence règnera et des incidents regrettables et pénibles pourront survenir. »

 

Journée du 15 août 1934

 

Selon le rapport du capitaine de gendarmerie GUEYDAN, la manifestation prévue à AULT le 15 août 1934 s’est déroulée dans le plus grand calme.

 

Toutes les organisations communistes et socialistes de la région du VIMEU s’étaient donné rendez-vous à BETHENCOURT. Là se forma un cortège avec clairons, une dizaines de drapeaux rouges et des pancartes « Vive les soviets ». Les manifestants au nombre de 1.500 environ se dirigèrent vers AULT. Arrivé sur la place de l’église, un meeting eu lieu. 3 orateurs prirent la parole : Max LEJEUNE, rédacteur du Cri du Peuple et étudiant à PARIS, membre des jeunesses socialistes et fils du directeur de l’école publique à FEUQUIERES ; BERGER Victor, secrétaire du parti communiste du Vimeu, ouvrier métallurgiste ; VILFROY, militant communiste à ESCARBOTIN.

 

Photo de Max LEJEUNE sur le site de l’Assemblée Nationale

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                                                                      EVENEMENTS 1934 LEJEUNE.jpg

 

Après les discours, les manifestants purent se rendre individuellement sur la plage jusqu’à 18 h 30, heure à laquelle le rassemblement se forma pour rentrer à BETHENCOURT.

 

La tête du cortège venait de franchir le carrefour de « Bellevue » à la sortie d’AULT quand une trentaine de manifestants entourèrent une automobile Citroën conduite intérieure qui s’était arrêtée en les croisant.

Sans aucune provocation, quelconque de la part des 6 occupants de la voiture, ceux-ci furent traités de « profiteurs, bande à TARDIEU, bourgeois » et autres propos similaires. Soudain une brique fut lancée dans la glace arrière de la voiture, la brisant et une autre qui atteignit en pleine face l’un des occupants, M. BLOCH Fernand, 29 ans demeurant à PARIS 18e, lui occasionnant une forte coupure au tiers du nez.

Avisés aussitôt de ces faits, attendu que nous suivions le cortège, nous sommes intervenus sur le champ. Mais les meneurs du cortège, dont les trois orateurs cités plus haut, en plus FLAMENT Victor, militant communiste à ESCARBOTIN et DEBURE, secrétaire du parti communiste de FRESSENNEVILLE s’opposèrent violemment (sauf Max LEJEUNE qui usa de persuasion) s’opposèrent violemment à notre intervention.

Max LEJEUNE déclara qu’il s’offrait à dédommager pécuniairement les victimes de cette agression. L’incident prit fin sur cette promesse.

Le cortège repris sa route jusqu’à BETHENCOURT, point de dislocation.


Date de création : 09/04/2016 @ 17:47
Dernière modification : 09/04/2016 @ 17:53
Catégorie : Histoire locale 09
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