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HISTOIRE DE WOINCOURT au 19ème siècle

                                    HISTOIRE DE WOINCOURT AU 19ème SIECLE

 

 

Réparations à l’église au presbytère

 

L’an 11 de la République Française, le 2 prairial le  Conseil municipal extraordinairement convoqué par le Maire en vertu de la Circulaire du Préfet du Département.

 

Article 1

En conséquence du devis estimatif ci-annexé (voir plus bas)  vote la somme de 550 livres pour réparation de l’église ou bâtiments destinés au culte. 

 

Article 2

Pour réparation du presbytère d’après aussi l’estimation d’expert, vote la somme de 170 livres.

 

Article 3

YZENGREMER devant former selon toute apparence une succursale de WOINCOURT, les conseils des deux communes se sont réunies pour délibérer sur cet objet présumant que le gouvernement accordera une pension au prêtre qu’il leur destine voulant d’ailleurs lui procurer une honnête subsistance eu égard à l’entente des deux communes lui vote un augmentation de traitement de 100 livres à condition que les deux églises seront conservées et que le bi-compte aura lieu.

 

Article 4

La commune de WOINCOURT pour achat et entretien de tous les objets nécessaires au service du Culte vote la somme de 200 livres.

 

Devis estimatif (évoqué à l’article 1)

 

Je soussigné Pierre JEST (GEST) maçon demeurant en la commune d’EMBREVILLE, …ait estimé la réparation à faire à deux piliers pour chaux, briques, main d’œuvre au toit de la nef et du chœur, au pignon et aux vitres à la somme de 550 livres .

Pour celles à faire au presbytère consistant en maçonnerie, chaume, verges, ployons et  en main d’oeuvre, la somme de 170 livres.

 

 

LE MOULIN

 

PROCES VERBAL DE L' ETAT DES LIEUX ENTRE M. DE BIVILLE ET M. LOTTIN EN 1823

(Celui-ci est établi par les notaires d’AULT : MM HENNEVEU et GRATIEN)

 

 

L’an 1823 le 20 avril, au moulin de WOINCOURT, maison et bâtiments en dépendant où nous nous sommes transférés sont comparus :

 

1° Monsieur Aimé Charles de BIVILLE, maire de la commune d’YZENGREMER y demeurant propriétaire dudit moulin maison et dépendances

2° Sieur Côme Pierre François LOTTIN meunier  dans ledit moulin, demeurant cy devant à BEAUCHAMPS, présentement à WOINCOURT  en vertu d’un bail passé devant ledit Maître HENNEVEU le 11 du présent.

Lesquels nous ont requis de dresser procès- verbal de l’état présent dudit édifice en conséquence de les assister à la visite qu’ils en vont faire.

 

 

Dans le moulin

Il a été reconnu qu’il appartenait à M. DE BIVILLE, le mobilier suivant, savoir un ciseau de 36,18 cms, (quatorze pouces) de long, un ciseau taillant  de 16,2 cms (6 pouces) un pied de chèvre de 11,11 cms ( 4,5 pouces)  , 2 marteaux à retailler, les meules, 1 câble à moulin les chevilles et fuseaux à demi usés, pointe et noyaux à même état.

 

Dans la maison

Une porte d’entrée fermant avec une serrure en bois, une croisée de six carreaux, un volet, une

petite  porte près de la cheminée pour conduire à l’écurie, une autre porte sur les champs, fermant avec un verrou

 

Dans la chambre

Une entrée sans porte, une croisée de 4 carreaux 1 volet

 

Dans l’écurie

Une porte à cliquet de bois, auge, râtelier à chenaillère (plancher)

 

La petite grange

Elle est fermée d’une porte sans cliquet

 

L’étable à vaches

Elle est fermée par une porte garnie d’un crochet.

 

La grande grange

Fermée de 2 portes une avec cheville, un crochet à l’autre

 

L’étable à porc

Fermée d’une porte sans crochet

 

Le poulailler

Une porte avec un cliquet de bois

 

Le puits est garni de 2 manivelles en bois

 

Autour du moulin, sont 9 pommiers vifs

 

Tel est l’état dans lequel ledit LOTTIN prend ledit moulin, maison et bâtiment qu’il rendra en pareil état à l’époque de sa sortie

 

Extrait de la carte de Cassini où l'on aperçoit les 2 moulins au Nord du village

 

                                  WOINCOURT Moulins.png

 

 

 

 

 

 

 

CONFLIT ENTRE LA MAIRIE ET M. DE BIVILLE D’YZENGREMER

 

 

Le 24 mai 1823, Le maire enregistre la plainte de plusieurs particuliers de la commune qui font part de leur inquiétude de voir « que des ouvriers se permettoient de faire des lignes de tranchée pour barrer la place publique de la- dite commune par l’ordre de M. DE BIVILLE propriétaire à YZENGREMER. Nous nous sommes transportés sur les lieux et avons trouvé 2 terrassiers aux ordres de M. DE BIVILLE. Nous leur avons défendu de continuer leur travail. Attendu que la place publique a depuis un temps immémorial servi au divertissement public et au pâturage des troupeaux communs. »

« Sur les 3 heures d’après- midi nous nous sommes transportés sur place et avons constaté que les ouvriers étaient à nouveau au travail en compagnie de M. DE BIVILLE. Celui-ci nous a indiqué qu’il leur avait donné l’ordre de continuer.

Nous avons aussitôt déclaré à M. DE BIVILLE que nous allions dresser procès- verbal. Au moment de la rédaction du procès- verbal, M. DE BIVILLE s’en était retourné à sa ferme. Nous avons adressé le procès- verbal au Procureur du Roi près le tribunal de 1ère instance d’ABBEVILLE. »

 

Le 14 juin 1823, Lors de la séance extraordinaire du conseil municipal de WOINCOURT, sous la présidence de Monsieur le Préfet à l’effet de délibérer sur l’exposé du maire relatif aux intérêts communaux a entendu le rapport qui suit :

 

Monsieur le maire a dit qu’au mépris de la possession paisible pendant plusieurs siècles et de la place commune de WOINCOURT dont les habitants et communauté dudit lieu peuvent se prévaloir et faire preuve, Monsieur Charles Aimé de BIVILLE père, propriétaire, demeurant à YZENGREMER et ayant une ferme à WOINCOURT, s’est permis le 24 mai dernier dans la matinée et jours suivants de faire ouvrir des fossés et élever des digues le long de la rue qui conduit dudit WOINCOURT à la grande route et s’enclore par les travaux ladite place, sous le prétexte spécieux qu’il en est propriétaire

Que le mondit Sieur le Maire en a rédigé procès- verbal le dit jour après discussion sur les lieux avec Monsieur DE BIVILLE…..

 

Le conseil municipal considérant que les travaux faits sur la place publique de WOINCOURT de l’ordre de Monsieur de BIVILLE sont un trouble apporté à la possession paisible et non interrompue de cette place dont les habitants jouissent depuis des siècles et notamment depuis un an et jour, qu’il est urgent de revendiquer cette possession par une complainte et même de suivre au pétitoire (tribunaux) s’il en est besoin.

 

 

Signé : Rouget – Louchel – Poilly – Pauchet (2)- Lainé- Petit

 

Note du webmestre : nous n’avons pas retrouvé aux archives départementales le délibéré du juge de Paix.  Peut- être que les choses se sont réglées d’elles-mêmes …

 

 

 

QUERELLE ENTRE WOINCOURT ET YZENGREMER AUTOUR DE L’EGLISE

 

Le 11 mai 1826, le conseil de fabrique de WOINCOURT statue sur les travaux à effectuer sur l’église d’YZENGREMER, « secours » de WOINCOURT. Ces travaux s’élèvent à 1.500 Francs. Le Préfet et d’Evêque d’AMIENS valident les travaux aux conditions suivantes adressées à Nicolas RATEL maire de WOINCOURT et François MANIER membre de la fabrique.

 

1° Que le sieur PETIT trésorier établisse le montant des dépenses de manière incontestable

2° Qu’il ne sera donné provisoirement qu’une somme de 300 Francs pour les dépenses urgentes qui sont les suivantes :

  • La couverture de la nef du côté de la route qui menace ruine dans son entier
  • La clôture du cimetière, chose d’une nécessité absolue à cause des bestiaux qui s’y introduisent et de personnes qui se permettent de déposer des immondices auprès de ladite église
  • A l’escalier en bois qui conduit à la cloche
  • A l’achat d’une nouvelle cloche à la place de celle cassée qui donne un faible son 

 

Néanmoins d’autres dépenses ont été ordonnées sur l’église d’YZENGREMER puisque le 28 mai 1828 le sieur BEAURAIN menuisier à EU écrit ainsi au Préfet de la Somme.

 

« BEAURAIN Pierre Etienne demeurant à EU, a l’honneur de vous exposer que le dimanche 13 août 1826, il a été convoqué une assemblée des marguilliers de la commune de WOINCOURT et d’ISENGREMER réunis à l’église d’ISENGREMER en présence de Monsieur TRICHARD, commissaire spécial nommé à cet effet, (dans le but) de lui adjuger un marché qui a été approuvé par Monsieur le Préfet de la Somme le 19 septembre 1826 pour une livraison de bancs à faire pour l’église d’ISENGREMER. Le marché d’un montant de 430 Francs devait être payé dans le courant de décembre 1827, soit un an de crédit.

 

A ce jour, les marguillers de la fabrique de WOINCOURT refusent d’en payer le prix, prétextant que la fabrique d’ISENGREMER est actuellement en jouissance de revenus. » Ces derniers, renvoient le menuisier vers la fabrique de WOINCOURT au motif qu’YSENGREMER, à l’époque de la passation du marché, n’avait aucun revenu.

 

Le 28 juillet 1828, les marguilliers de la commune d’YZENGREMER écrivent au Sous- Préfet de la Somme en ces termes :

 

« Les marguilliers de la fabrique d’YZENGREMER après avoir pris lecture du courrier du sieur BEAURAIN menuisier ont l’honneur de vous exposer

1° Que le menuisier ne doit pas dire qu’il a été convoqué par les marguilliers d’YZENGREMER pour une adjudication de bancs puisqu’alors la commune n’avait pas encore de marguilliers, l’église ayant été érigée en chapelle vicariale le 3 décembre 1826.

2° Ce n’est que le 23 janvier 1828 qu’elle est entrée en jouissance de ses revenus et n’avait aucune ressource avant cette époque, la fabrique de WOINCOURT continuait toujours à percevoir lesdits revenus.

De plus, au mois de février dernier, les marguilliers d’YZENGREMER ont voulu procéder légalement à la location des bancs, les habitants s’y sont généralement opposés en disant qu’ayant souscrit une somme de 2.200 Francs pour la rectification de leur église, ils se trouvaient alors épuisés et ne pouvaient louer les bancs et s’y refusèrent.

Monsieur le maire d’YZENGREMER a exposé à Monsieur le Sous-Préfet qu’il devait se trouver une somme considérable dans la caisse de la fabrique de WOINCOURT dont les anciens marguilliers d’YZENGREMER n’ont jamais eu aucune connaissance.

 

Signé : PETIT LEGRAND Alexandre – FLAUTRE Cyprien – DUCASTEL POIRE Désservant – DE BIVILLE maire.

 

 

 

HISTOIRE de la Société BRICARD

 

La société STERLIN et Cie de 1782 à 1834

 

Le personnage à l’origine de la création de cette société s’appelle Louis Charles STERLIN. Il est né à OGNOLLES (Oise). La famille est implantée depuis longtemps à OGNOLLES mais lui décide de partir à PARIS et y arrive  en 1783. Il est recensé en tant que « quincailler » par les Révolutionnaires. Il est domicilié rue du Chevalier du Guet à proximité de la rue de Rivoli puis rue des Deux Portes, absorbée depuis par la rue des Archives. A son décès en 1833, il est domicilié rue Pavée Saint Sauveur, toujours dans le quartier de la rue des Archives. L’hôtel particulier qui s’élevait rue Tiquetonne, il a pratiquement disparu.

 

Louis Charles STERLIN était en relation avec un commissionnaire de WOINCOURT qui l’approvisionnait en serrures qu’il fabriquait : GAUTHIER.

 

Il s’agissait d’Hubert Laurent GAUTHIER, né en 1791, fils de serrurier, marchand quincailler selon le recensement de 1836 à WOINCOURT. Marié à Rosalie DE BEAUVAIS en 1813, il eut 3 fils qui devinrent fabricants de serrures : Charles Hubert, Alphonse Amable et Alexandre Eugène.

 

Le 22 décembre 1821 Louis Charles STERLIN  achète  aux RIVERY-LEJOILLE un atelier de cylindres cannelés à WOINCOURT. (concernant les RIVERY voir notre article sur l’histoire de le serrurerie au 19ème siècle).  A cette date Monsieur STERLIN est domicilié 3 rue Pavée St Sauveur à PARIS. La prise de possession doit se faire au 1er janvier 1822.

L’acquisition comporte une maison et bâtiments à usage de fabrique de serrurerie et de cylindres cannelés contenant 1 ha, 52 ares situé sur la route d’ABBEVILLE à EU. Le prix d’achat est de 15.000 Francs.

 

 A cette date, il reconvertit cette manufacture pour fabriquer des serrures. Il créé sa marque « ST ». Utilisant l’outillage qui existait pour les cylindres de filatures, il amènera dans le pays des fabrications, jusque là limitées aux Ardennes, telles que celle des paumelles ou des espagnolettes.

 

Dessin de l’atelier BRICARD (date inconnue)

 

                                                       WOINCOURT BRICARD vers 1900.jpg

 

 

En 1822, STERLIN prend parmi ses apprentis Eugène BRICARD (1806-1883), âgé de 16 ans.

 

De 1826 à 1829, STERLIN apporte à la serrurerie un perfectionnement considérable. Il prend plusieurs brevets concernant la serrure de 2 pènes à foliot avec entrée de clé au centre de la serrure et les pènes indépendants superposés. Cette serrure va remplacer dans les années suivantes tous les systèmes utilisés jusqu’alors.

 

En 1834, STERLIN meurt au moment où sa maison recevait, à l’Exposition de PARIS, sa première récompense : une mention honorable libellée ainsi «  14.000 serrures, produites chaque année par ce fabricant sont vendues à PARIS et dans les départements »

Eugène BRICARD, entre- temps devenu premier commis, se voit confier la gérance de la quincaillerie qu’il achète en 1835. Il est à son tour associé à Hubert Laurent GAUTHIER .

 

La société BRICARD et GAUTHIER de 1835 à 1871

 

Hubert Laurent GAUTHIER rachète après le décès de Charles STERLIN les murs de la manufacture de WOINCOURT puisqu’à son décès, le 27 septembre 1851, l’inventaire de sa succession établit qu’un loyer de 13.750 Francs lui était dû par Messieurs GAUTHIER Frères, (ses fils) fabricants de serrurerie.

 

En 1839, il reçoit sa première médaille de Bronze à l’exposition universelle de PARIS.

 

A cette date un document statistique nous apprend que les matières premières employées sont :

  • Du cuivre fondu et en planches
  • Fers, tôles et aciers.

Leur prix varie de 50 Francs les 10 kgs à 200 Francs les 100 kgs. Leur coût pour la Société s’élève à 100.000 Francs environ.

Les tôles viennent des Ardennes, le cuivre de l’AIGLE dans l’Orne, les fers de FOURCHAMBAULT, à côté de NEVERS, le charbon vient de Grande Bretagne.

 

Les produits fabriqués sont essentiellement des cylindres cannelés (12 à 15.000 pièces) et des pièces de serrurerie ou serrures (50.000 pièces).

La production totale représente un chiffre d’affaires de 200.000 Francs, les pièces se vendent entre 3 et 350 Francs.

 

Les débouchés se situent principalement à PARIS, dans les principales villes de France, quelques expéditions partent vers MEXICO et LA HAVANE.

L’équipement de l’usine consiste en un moulin à manège actionné par 11 chevaux et mulets. Il y a 12 forges.

Les ouvriers sont essentiellement des hommes (230) payés 2 Francs par jour et 10 enfants payés 0,75 Francs par jour. Il n’y a pas de femmes.

 

En 1844 BRICARD et GAUTHIER reçoivent la médaille d’argent à l’exposition de PARIS.

 

Au décès d’Hubert Laurent GAUTHIER, la manufacture de WOINCOURT est devenue si importante qu’Eugène BRICARD se met à exporter en Angleterre.

La première machine à vapeur est installée en 1852 juste après le décès d’Hubert Laurent, substituée au manège à chevaux servant jusqu’alors à mouvoir les tours découpoirs et les raboteuses.

Les fils GAUTHIER, Alphonse et Charles ont pris le relais de leur père à WOINCOURT. Mais c’est la famille BRICARD qui invente de nouveaux produits.

 

En 1852 puis 1853, BRICARD intente des procès en concurrence déloyale respectivement à la Société VATTRE (voir notre article sur les serruriers migrants) et à la Société TESSIER de SAINT QUENTIN LAMOTTE (voir dans l’histoire du village au 19ème siècle). Il perd le premier mais gagne le second. C’est la preuve que la concurrence fait rage dans le Vimeu.

 

Dès 1862, Eugène BRICARD prend avec lui ses deux fils : Alfred né en 1842 et Jules né en 1844. Alfred est premier commis et spécialisé en mécanique et Jules chargé d’études, des dessins et de la partie ornementale. C’est lui le dessinateur de serrures anciennes. Cette collaboration fait entrer la maison dans une voie nouvelle, qui sera celle de la serrurerie décorative. Ils vont faire travailler des sculpteurs renommés comme LEGRAIN, GUILLONNET, RECIPON et les frères ROBERT. Aux mécaniciens et ajusteurs, le personnel s’accroît d’artisans du bronze : ciseleurs, monteurs, doreurs qui sont à PARIS dans de nouveaux ateliers.

 

 

Photo d’une serrure du catalogue actuel BRICARD

 

                    WOINCOURT BRICARD Serrure decorative.jpg

 

La manufacture de WOINCOURT est dotée de tous les perfectionnements nouveaux : une usine à gaz assure l’éclairage. Le travail du cuivre et du bronze y est introduit à la place de la fonte malléable. Le cuivre sert à  équiper la marine nationale. Mais les ouvriers sont réticents à ce travail et se protègent avec des baillons car ils craignent pour leur santé.

 

En 1868, Eugène BRICARD acquiert l’hôtel de BEZONS au 39 rue de Richelieu. Cette demeure possédait de luxueux salons, une vaste cour et des dépendances qui firent place pour la maison BRICARD à des locaux pour ses magasins ses bureaux et ses premiers ateliers parisiens.

 

Photo de l’hôtel de BEZONS

 

                                  WOINCOURT BRICARD 39 rue de Richelieu.png

 

 

La société BRICARD Frères à partir de 1872   

 

Bien que les frères GAUTHIER soient toujours en vie, ils ne sont plus en responsabilité au sein de la Société BRICARD entre 1872 et 1881.

Sur le recensement de WOINCOURT en 1872 les 3 frères GAUTHIER apparaissent : Alexandre Eugène est rentier, Alphonse Fabricant encore à cette date ainsi que Charles Hubert. Mais en 1881, ses 2 frères étant décédés dans l’intervalle, Charles Hubert est recensé comme « cultivateur »

 

Alfred Honoré BRICARD est « chef d’Etablissement «  en 1872.

La guerre de 1870 a interrompu l’activité de l’usine qui était occupée par les prussiens et fabriquait pour leur compte des révolvers.

 

En 1874, Alfred et Jules BRICARD succèdent à leur père et s’installent rue de Richelieu.

En 1883, de très nombreux brevets sont pris afin de se prémunir des contrefaçons.  Eugène BRICARD décède cette année- là : une page est tournée.

En 1890, la machine à vapeur de WOINCOURT est changée et une fonderie à cubilots est installée. L’usinage devient mécanique mais le montage se faisait toujours à domicile par des ouvriers.

En 1894 BRICARD se spécialise dans la serrurerie et cuivrerie pour les chemins de fer mais c’est en 1900 que leurs fabrications furent remarquées à l’exposition universelle de PARIS. A partir de cette date des représentants furent établis dans toutes les parties du monde : Angleterre, Belgique, Espagne, Roumanie, Egypte, Chine, Japon et aux Etats-Unis, au Mexique, Argentine.

 

Alfred Honoré BRICARD décède en 1909. Le 25 juin 1909 une nouvelle société voit le jour par acte notarié entre Jules et Gaston BRICARD (le fils d’Alfred Honoré) sous le nom « J. et G. BRICARD ». Les premières maisons ouvrières sont construites à WOINCOURT.

 

 

Page de Catalogue J et G BRICARD

 

                                             WOINCOURT BRICARD G et R.jpg

 

 

Le 22 avril 1914, toujours par acte notarié, Jules BRICARD cède à  Louis « Roger » BRICARD son fils, tous ses droits dans la société en nom collectif.

 

Gaston est mobilisé du 3 août 1914 au 17 novembre 1914 à l’usine BRICARD de WOINCOURT.

En 1914, Roger BRICARD, diplômé d’HEC est mobilisé en mars 1916. Il est lieutenant,  et reçoit la croix de guerre.

Durant la 1ère guerre mondiale, l’usine de WOINCOURT fabrique des grenades, obus etc…(voir notre article sur la serrurerie au 20ème siècle) 

 

De 1935 à 1939, la fabrication de robinetterie sanitaire se développe en parallèle de l’activité serrurière.

En novembre 1941, la société est transformée en S.A. au capital de 5 millions de Francs. Alfred BRICARD, le fils de Gaston rentre dans la Société.

 

Le 15 juillet 1944, Alfred BRICARD,  achète à l’indivision IMBERT RIQUIER en plus de plusieurs maisons ouvrières à ESCARBOTIN, l’usine d’ESCARBOTIN « MAQUENNEHEN et IMBERT » située rue Clémenceau comprenant pavillon de concierge, bâtiment pour la direction, un groupe de constructions à usage d’ateliers. S’ajoute à cela une grande propriété sise au même lieu rue Clémenceau, comprenant maison de maître et dépendances avec jardin et parc, une maison de directeur ayant façade sur la rue neuve et un terrain de 45 ares. L’ensemble est estimé à 245.000 F.

A noter que dès 1941 la société MAQUENNEHEN ET IMBERT se trouvait en liquidation judiciaire (Emile IMBERT était décédé en 1936 et personne de sa famille n’a repris la Direction de l’usine). C’est alors que le propriétaire d’une société de MOULINS Emile CHAUVAT décide de racheter la marque « JPM ». Il pense que cette marque va booster son commerce car elle est connue de tous les quincaillers.

 

En juillet 1944, sur l’acte d’achat par la Société BRICARD de l’ensemble immobilier appartenant aux héritiers IMBERT, il est indiqué que la Société loue les murs de l’usine de WOINCOURT. A qui appartenait-elle donc ? Depuis le décès de Hubert Laurent GAUTHIER qui en était propriétaire (voir plus haut) qui a racheté les murs de l’usine ?

 

De 1947 jusqu’à 1954 au moins, Gaston BRICARD est Président du conseil d’Administration. D’autres membres de la famille sont présents dans ce Conseil : Georges, Alfred, et Michel.

En 1959, une troisième usine et implantée à FREVENT dans le Pas de Calais où sont formés les apprentis.

En 1972 sont rachetées les usines  GUERVILLE RIQUIER et PETIT MALOIGNE à FRESSENNEVILLE.

 

A WOINCOURT sont traités les métaux non ferreux grâce à une fonderie de laiton et la production est orientée vers la robinetterie et la cuivrerie. A ESCARBOTIN sont traités les métaux ferreux avec la découpe et l’emboutissage. L’usine de FREVENT est spécialisée dans la fonderie de fonte, aluminium et de zamak. Toutes les usines assurent alors la production de la serrurerie décorative, la serrurerie et la quincaillerie de bâtiment, les serrures à combinaisons et robinetterie eau et sanitaire et les serrures frigorifiques.

 

En 1989 Alfred BRICARD qui dirige seul la société  BRICARD prend sa retraite et vend la société au groupe ROSARIO qui déménage son appareil productif à OUST MAREST et sur la nouvelle zone industrielle du Vimeu à FEUQUIERES en VIMEU. Une partie des locaux de l’usine BRICARD de WOINCOURT est reprise par la robinetterie CHUCHU DECAYEUX afin d’y installer son appareil de production. (voir l’histoire de cette société dans l’histoire de FRIVILLE ESCARBOTIN)

 

Photo de l’usine CHUCHU DECAYEUX à WOINCOURT

 

 

                   WOINCOURT BRICARD CHUCHU.jpg

 

En 1990 ROSARIO rachètera à un collectif de cadres de l’usine CHAUVAT qui a repris en mains la gestion de la société suite au départ en retraite de Paul CHAUVAT, le fils d’Emile, (voir plus haut) l’ensemble de l’usine ainsi que la marque JPM.

A cette date, BRICARD emploie 1.100 personnes. CHAUVAT lui apporte un chiffre d’affaires de 300 millions de Francs avec un bénéfice de 33 millions de Francs  alors que BRICARD est plutôt moins rentable avec 400 millions de Francs de chiffre d’affaires et 21 millions de bénéfice.

 

La suite de l’histoire de cette société figure sur le site internet BRICARD dans la rubrique « notre Histoire ».

 

 

 

 

Sources de l'histoire BRICARD : Etat civil sur le site des A.D. d’AMIENS

Notariat d’AULT  et Fonds des Hypothèques aux A.D. d’AMIENS

Dossiers de la légion d’honneur sur le site Leonore

Geneanet : les sites de Claude HURE pour les BRICARD et de Guy DORSNER pour les GAUTHIER.

Le site « Eclat de Bois » pour STERLIN

Le fascicule « La serrurerie du 14ème au 18ème siècle. Exposition au musée Paul Dupuy de TOULOUSE en 1966 », exposition réalisée avec le concours de la collection BRICARD.

Site du grand mémorial pour les registres matricules de Gaston et Roger BRICARD.

Site internet de la société BRICARD. 

 

 

 

ANALYSE DU  RECENSEMENT DE WOINCOURT 1836

 

Les personnages importants du village

 

 

Le maire s’appelle : BEAUVAIS Antoine, il a 44 ans

Son adjoint : PAUCHET Henri, il a 49 ans

 

Le curé s’appelle COTTU (pas de prénom), il a 40 ans

 

Le garde champêtre c’est CARON Jean Louis, 46 ans

 

Il n’y a qu’un instituteur : DUBOIS Chrisostome, il a 31 ans

 

Mais 3 Meuniers :

 

HURTEVENT Pierre Joseph, 21 ans

LAINE Théophile, 30 ans

Ils sont meuniers à blé

LENNE André, âgé de 41 ans est meunier à huile

 

 

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 190

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 195

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 335

Il y a donc : 720 habitants dans la commune.

 

L’âge moyen de la population est d’un peu moins 28 ans.

 

Il y a environ 4,5 personnes par foyers qui dont au nombre de 162.

 

22 femmes sont chefs de ménage

 

 

Le plus vieil habitant s’appelle LOUCHEL Louis François, il a 89 ans,

La plus vieille habitante c’est MANNIER Marie Rose, elle a 78 ans

Le plus jeune a 10 jours, il s’agit de DESMARETS Jean Baptiste.

 

 

Les Métiers

 

Il y a 6 propriétaires et 1 rentier dans la commune

 

Secteur agricole : 34 personnes, soit 10,5 % de la population active

 

Ils sont cultivateurs pour la plupart : 21 personnes, les journaliers sont au nombre de 11. Il y a également 1 Berger et 1 marchand de chevaux.

 

Secteur artisanal : 233 personnes, soit 72 % de la population active

 

Il n’y a qu’un artisan du bâtiment, il est charpentier

Les tisserands sont au nombre de 13, mais on répertorie 110 fileuses !

Les métiers qui emploient le fer sont les plus importants : 104 serruriers, soit à eux seuls 32 % de la population active.

Mais on compte aussi 1 tonnelier, 1 maréchal, 1 tourneur, et 1 charron.

 

 

Secteur commerçant : 19 personnes, soit 6% de la population active

 

Les métiers de bouche représentent 5 personnes : 1 boulanger, 2 cabaretiers, 2 épiciers

Les métiers de l’habillement comptent 3 couturière ou tailleur, 2 cordonniers, 1 marchand de fil et 1 passementier.

Les marchands quincailliers, qui commercialisent la production des serruriers qui travaillent en boutique à leur compte sont 4  et les marchands voyageurs 3.

 

 

Les métiers peu qualifiés emploient 25 personnes

 

Ce sont essentiellement des domestiques.

Les fonctionnaires sont au  nombre de 6

3 soldats, 1 instituteur, 1 garde champêtre et 1 cantonnier.

Les Indépendants sont très peu nombreux :

2 voituriers et 3 meuniers.

 

Les femmes actives représentent  50  % de la population féminine totale.

 

Le plus jeune enfant au travail est une fileuse de 9 ans ! Mais une autre fille de 12 ans est fileuse et un garçon du même âge est serrurier.

Les plus jeunes enfants au travail sont majoritairement serruriers.

 

 

Synthese

 

Le village de WOINCOURT est encore différent des 4 autres villages étudiés. Si la population agricole est peu importante comme à BETHENCOURT SUR MER, sa population artisanale est majoritairement orientée vers le tissage et la filature. Les serruriers n’y occupent pas la place importante de ceux de BETHENCOURT SUR MER et TULLY.

Les manufactures de serrureries sont inexistantes puisque seuls des marchands quincailliers s’occupent de commercialiser la fabrication des petits artisans locaux.

Les femmes et les très jeunes enfants sont au travail car il est probable que les revenus agricoles ne suffisaient pas à nourrir les familles.

 

           

                                   WOINCOURT-Rue-de-la-Gare.gif 

 

 

Malfaçon des travaux sur l’école

 

Le 20 septembre 1840, le conseil municipal de la commune de WOINCOURT se réunit à l’effet de traiter s’il y a lieu avec le sieur BOVIN Jean Charles entrepreneur de la maison d’école de WOINCOURT pour les défauts qui existent à la couverture de ladite maison. Le conseil après avoir délibéré a été d’avis de déduire du montant de 2.583 Francs la somme de 234 F.

Le conseil a décidé d’employer les 234 F pour refaire la couverture à neuf. L’entrepreneur accepté cette diminution à la condition expresse qu’à compter de ce jour, il demeure déchargé de toute garantie relative à cette construction.

 

 

 

 

 

ANALYSE DU RECENSEMENT DE WOINCOURT EN 1851

 

 

Les personnages importants du village

 

Le Maire n’est plus nommé.

Le curé s’appelle toujours COTTU François, il a 55 ans

Le garde champêtre c’est toujours CARON Jean Louis, il a 62 ans maintenant

L’instituteur, c’est DUBOIS Prudent âgé de 46 ans

Il n’y a plus que deux meuniers (probablement à blé) :

LAINE Théophile, 46 ans

HURTEVENT Onufre, 26 ans

 

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 227

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 213

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 295

Il y a donc : 735 habitants dans la commune, soit 15 habitants de plus qu’en 1836 ce qui est insignifiant.

 

L’âge moyen de la population est d’environ 30 ans.

Il y a environ 4 personnes par foyers au nombre de 187.

26 femmes sont chefs de ménage       

 

Le plus vieil habitant, s’appelle OZENNE Valentin, il a 86 ans ;

La plus vieille habitante, c’est FAVIER Catherine, elle a 86 ans également ;

La plus jeune a 15 jours, c’est CHIVOT Armantine.

 

 

Métiers

 

Il y a 6 propriétaires et 4 rentiers dans la commune.

 

Secteur agricole : 41 personnes, soit 9,3 % de la population active

 

Ils sont partagés entre les cultivateurs, 22 et les manouvriers, 15. Il y a également 2 bergers, 1 marchand de lin et 1 marchand de chevaux.

 

Secteur artisanal : 335 personnes, soit 76,4 % de la population active

 

 

Il y a 4 artisans du bâtiment : 1 couvreur, 1 maçon, toujours 1 charpentier et 1 menuisier

Les tisserands ne sont plus que 5, mais il y a 165 fileuses !

 

Les métiers qui emploient le fer occupent également un grand nombre de personnes : 148 serruriers qui à eux seuls représentent

33 % de la population active. Les fabricants ou marchands de serrures sont 3.

On compte aussi 3 maréchaux ferrant, 1 tonnelier, 2 charrons et 1 coquetier.

 

Parmi les artisans qui ne font pas partie des 3 catégories ci-dessus, on note 2 ramoneurs, 1 passementier et 3 autres artisans.

 

Secteur commerçant : 34 personnes, soit 7,7 % de la population active

 

Les métiers de bouche représentent 21 personnes :

5 cafetiers

5 épiciers

9 boulangers

2 bouchers.

 

Les métiers de l’habillement occupent 12 personnes :

5 tailleurs d’habits

1 couturière

1 blanchisseuse

3 cordonniers

1 marchand de casquettes

1 chiffonnier

 

Parmi les autres commerçants, on remarque 2 dépositaires.

 

Les métiers peu qualifiés occupent 18 personnes, soit 4 % de la population active

 

Ce sont des domestiques ou des ouvriers.

Les fonctionnaires sont 2 : l’instituteur et le garde champêtre.

Les indépendants sont 8 dont 6 voituriers. Est-ce la présence de la route principale qui relie la ville d’EU à ABBEVILLE ?

Et seulement maintenant 2 meuniers.

 

Les femmes actives représentent  74 % de la population féminine totale.

 

Le plus jeune enfant au travail a 12 ans, il est serrurier.

2 enfants de 13 ans sont aussi au travail, le garçon est domestique, la fille fileuse.

4 enfants de 14 ans sont fileuses ou serruriers, ce qui correspond aux deux activités principales de la commune.

 

 

SYNTHESE

 

Le nombre d’habitants de la commune est pratiquement inchangé depuis 1836. Celle-ci comporte moins d’enfants et donc vieillit.

Si la population agricole régresse quelque peu, celle des artisans progresse. Le métier de fileuse progresse et occupe 55 femmes de plus qu’en 1836. Celles-ci sont aux ¾ répertoriées comme fileuses. Cet appoint de revenu était probablement indispensable à la subsistance des familles.

 

Les métiers de bouche prennent de l’importance avec la demande des habitants. Les domestiques et les ouvriers sont de moins en nombreux, ce qui indique que la population se forme à de vrais métiers.

La structure de la population reste la même qu’en 1836 : ce village est encore essentiellement tourné vers la filature et non encore vers la serrurerie. Une seule famille de fabricant : les GAUTHIER.

 

 

                             WOINCOURT-Rue-de-la-Place.gif

 

GLANAGE

 

Le 31 août 1853, la commune de WOINCOURT réglemente le « glanage ».

 

Art. 1

Le glanage et le râtelage auront lieu dans les terres non closes après l’entier enlèvement des récoltes, depuis le lever jusqu’au coucher du soleil.

Art. 2

Nul ne pourra glaner ni râteler s’il n’est inscrit sur lune liste dressée par nous et s’il n’est pas porteur d’une carte d’autorisation délivrée par nous

Art. 3

Le départ des glaneurs sera annoncé  au son du tambour ou de la cloche, et ils seront accompagnés et dirigés par le garde champêtre

Art. 4

Il est expressément interdit aux glaneurs et râteleurs de traverser les pièces de terres couvertes de javelles (céréales coupées et non liées) ou dont les fruits sont encore sur pied.

Art. 5

Les pâtres, bergers ne pourront conduire leurs troupeaux sur les terres nouvellement moissonnées que deux jours après l’enlèvement des récoltes.

 

Signé : BEAUVAIS maire

 

Chemins vicinaux

 

Le 26 juin 1853, Monsieur le Maire fait connaître que divers chemins ruraux ont besoin d’être réparés.

Il est urgent de faire des travaux sur :

  • Le chemin du moulin pour 45 F
  • Le chemin des chasse-marées pour 29 F
  • Le chemin de Friville à Gamaches pour 30 F
  • La rue de l’église pour 19,26 F

TOTAL : 123,26 F

 

 


DISTILLERIE DE WOINCOURT

 

Après le décès de Philbert BEAUVISAGE le 24 novembre 1862, Madame Veuve BEAUVISAGE-DEBEAURAIN obtient du Tribunal la vente de la Distillerie de WOINCOURT en 3 lots. Elle est en effet tutrice de sa fille Philbertine qui naîtra en juin 1863 et sera la seule héritière de son père.

 

(note : Philbert BEAUVISAGE était fondeur en cuivre à TULLY mais il avait aussi créé une distillerie à WOINCOURT. Voir notre article sur TULLY au 19ème siècle)

 

Mise aux enchères en 1863 au prix de 5.000 Francs

 

1 Bâtiment distribué en 3 pièces servant d’habitation au contremaître surmonté d’un grenier couvert en ardoises ;

1 Immeuble édifié en briques et couvert en ardoises à usage de distillerie, hangar et cheminée à vapeur, cour et plant, et une étendue superficielle de 76 ares 51 centiares.

Le tout d’un seul ensemble tenant d’un côté à une ruelle qui conduit à la place de WOINCOURT, d’un bout au chemin d’YZENGREMER à WOINCOURT.

 

Matériel :

 

1 générateur en tôle de la force de 30 chevaux, avec accessoires, tuyauterie en cuivre rouge, manomètre, bac en tôle et robinets divers.

1 machine à vapeur verticale parfaitement faite et montée de la force de 8 chevaux avec arbre de transmission, poulies diverses et tuyauterie.

6 grandes cuves en bois pour la fermentation, contenant chacune 115 hl

6 macérateurs en bois avec portes en fonte, contenant chacun 20 hl, servant à extraire le jus de betteraves

2 cuves en bois servant à recevoir le vin et la vinasse

1 laveur de betteraves en bois avec garnitures en fer

1 bac en bois garni de zinc avec robinets, contenant 22 hl pour le 3/6 bon goût (sorte d’alcool)

1 bac en tôle contenant 10 hl et servant pour le 3/6 mauvais goût (autre sorte d’alcool).

1 colonne en cuivre jaune et rouge servant à la distillation du 3/6 avec réfrigérant et condensateur en fonte

 

Ces bâtiments appartenaient à M. Philbert BEAUVISAGE qui les avait réalisés avant son mariage avec Mademoiselle DEBEAURAIN.

 Un liquidateur apparaît en la personne du baron Auguste DE   FOURMENT  demeurant à CERCAMP (62).

 Il acquiert pour son propre compte l’ensemble des immeubles de la distillerie de WOINCOURT qu’il revend ensuite.

 La maison d’habitation à Louis Joseph BEAURAIN, fondeur à WOINCOURT. Pour 3.500 F

 Le bâtiment à usage de distillerie à Nicolas Constant PAUCHET, serrurier à WOINCOURT pour 2.850 Francs

 Le reste des bâtiments restant à la charge de Monsieur DE FOURMENT (1) pour une valeur de 9.476 Francs.

 

(1)  Selon les informations recueillies sur le Net, Monsieur DE FOURMENT père avait investi dans les sucreries et y avait fait fortune

 

 

L’école des filles

 

Le conseil départemental de l’instruction publique s’est réuni concernant WOINCOURT le 13 février 1860.

Le rapport révèle qu’une classe des filles vient d’être créée à WOINCOURT, dont la population s’élève à plus de 800 habitants. Le conseil municipal a voté le 4 octobre 1859 l’acquisition d’une maison d’école. Un immeuble a été choisi, il a été construit en 1858 par Monsieur GAUTHIER, industriel à cette fin. Il est entouré d’un jardin de 3 ares pour l’instituteur et cette maison est située près de l’église. Seul inconvénient, la salle de classe est petite (46 m2) pour 55 élèves.

Le prix est de 7.276 Francs. Cette évaluation a été faite par l’agent voyer cantonal en août 1859. L’évaluation se faisait alors lot par lot de construction : terrassement, maçonnerie, charpente, menuiserie etc…

 La somme est très importante pour la commune qui ne pourra apporter que 5.457 Francs.

 

Le 5 mars 1861 l’acte de vente entre Monsieur Charles Hubert GAUTHIER, fabricant de serrures et la commune de WOINCOURT, représentée par le maire, Monsieur DUFRIEN est acté pour le prix ci-dessus. Le prix sera versé en 7 annuités, la totalité étant versée le 1er janvier 1869.

 

Le conseil municipal a décidé de confier la direction de l’école à une religieuse dont le traitement sera payé à la fois par la rétribution scolaire (300 F), la commune de WOINCOURT (100 F) et une subvention de l’Etat ou du Département (non fixée).


 

 

ANALYSE DU RECENSEMENT DE WOINCOURT EN 1872

 

Les personnages importants du village

 

 

Le maire c’est MARTEL Henri âgé de 39 ans

Le curé s’appelle DELAHAYE Manasses, il a 58 ans

Le garde champêtre c’est FAUQUET Adolphe, il a 50 ans

Il y a maintenant un médecin, c’est  DACQUET Jean Baptiste, 54 ans

Les institutrices sont : ST CAVE Marie Louise, 35 ans ;

                                 DEBEAUVAIS Léonie, 31 ans ;

                                   

L’instituteur, DUFETEL Zéphir, a 30 ans.

Il y a encore un meunier : LAINE Théophile, âgé de 67 ans.

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 262

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 249

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 423

Il y a donc 934 habitants dans la commune, soit 199 de plus qu’en 1851, ce qui est une progression considérable.

 

L’âge moyen de la population est d’environ 29 ans, il a baissé.

Il y a un peu plus de 4 personnes par foyers au nombre de 227.

29 femmes sont chef de ménage.

 

Le plus vieil habitant c’est DEPOILLY Joseph 80 ans

La plus vieille habitante, c’est DEPOILLY Scolastique 81 ans, sans lien proche avec le précédent.

Les deux plus jeunes habitants : PECQUERY Ernest et BROCQUE Alfréda ont 1 mois.

 

Métiers

 

Il y a 5 propriétaires et 7 rentiers dans la commune.

 

Secteur agricole : 74 personnes, soit  16 % de la population active

 

Les cultivateurs ne sont plus que 17 mais le nombre de manouvriers/journaliers est passé à 50.

On trouve 1 marchand de moutons, 2 maquignons (marchand de chevaux), 3 bûcherons et 1 berger.

 

Secteur artisanal : 296 personnes, soit 65  % de la population active

 

Les artisans du bâtiment prennent de l’importance, ils sont maintenant 12.

On y trouve 5 maçons, 3 menuisiers, 2 couvreurs, 1 potier et 1 charpentier.

 

Il n’y a plus que 2 tisserands et plus du tout de fileuse.

 

Les métiers qui emploient le fer et les métaux comptent un très grand nombre de personnes : 265 serruriers qui à eux seuls représentent  58 % de la population active.

3 fabricants de serrures sont implantés dans le village.

On compte également 2 maréchaux ferrant, 1 charron, 3 tourneurs, 1 laveur de cuivre et 4 mouleurs et 1 mécanicien.

 

Parmi les autres artisans, on trouve 1 savetier, 1 charretier, 1 taupier.

 

Secteur commerçant : 42 personnes, soit  9  % de la population active

 

Les métiers de bouche représentent 18 personnes :

7 cafetiers

6 épiciers

3 boulangers

1 poissonnier

1 charcutier

 

Les métiers de l’habillement occupent 23 personnes :

1 seul tailleur mais 12 couturières

4 blanchisseuses

1 drapier

5 cordonniers

 

1 commerçant ne peut prendre place dans les catégories ci-dessus, c’est le marchand de fer.

 

Les métiers peu qualifiés occupent 29 personnes, soit  6  % de la population active

Ce sont des domestiques ou des ouvriers/employés.

 

Les fonctionnaires sont 13 :

1 garde champêtre

3 cantonniers

3 instituteur/trices

Et 6 postiers ou facteurs.

 

Les indépendants sont 4 :

1 médecin

1 accoucheuse

1 postillon

1 meunier.

 

Les femmes actives représentent  33 % de la population féminine totale

 

Des enfants de 12 ans sont déjà au travail : 8 sont serruriers(ères) et 2 filles sont journalières

14 enfants de 13 ans, garçons et filles confondus  sont serruriers(ères), au même âge on rencontre aussi une journalière et une couturière.

 

 

SYNTHESE

 

L’évolution démographique est considérable. Le nombre d’habitants progresse de 200 personnes en 20 ans ! Celle-ci d’ailleurs rajeunit : les enfants sont beaucoup plus nombreux qu’en 1851.

Le secteur artisanal diminue au profit du secteur agricole et commerçant. Mais les serruriers prennent à l’intérieur de cette catégorie une importance croissante. Ils représentent en 1872 plus de la moitié de la population active. Les femmes y sont largement présentes contrairement à d’autres villages. Mais elles sont globalement moins actives qu’en 1851. Les fileuses ne se sont pas toutes reconverties.

Les enfants travaillent toujours très jeunes, comme auparavant.

On peut conclure qu’en 1872 le village de WOINCOURT est largement tourné vers l’activité serrurière, même si les fabricants sont toujours en nombre réduit.  

 

 

Bureau télégraphique

 

Le 21 octobre 1872 : Contrat signé entre Henri MARTEL, maire de WOINCOURT et DUBOIS Alexandre, entrepreneur de maçonnerie de FRESSENNEVILLE pour la construction d’un bureau télégraphique.

Le sieur DUBOIS s’engage à construire pour le 15 novembre suivant, un bâtiment à usage de bureau télégraphique contigü à l’école des garçons. Le montant de la construction s’élève à 638,22 Francs.


      

 

 

ANALYSE DU RECENSEMENT DE WOINCOURT EN 1881

 

Les personnages importants du village

 

Le maire n’est plus nommé

Nous ne savons pas non plus qui est garde champêtre.

 

Le curé s’appelle DESGARDIN François, il a 40 ans

Il y a toujours un médecin, c’est GROGNET Zéphir, 27 ans

Les Instituteurs sont : DUFETEL Zéphir, 39 ans et WARGNIER Stéphane, 25 ans

Les Institutrices sont : CAVE Marie Louise 45 ans et SPINART Marie, 28 ans

Il y a une meunière, c’est LECAT Adélaïde qui a repris l’activité de son mari, Théophile LAINE.

 

Répartition de la population

 

Le nombre d’hommes de + de 21 ans est de : 277

Le nombre de femmes de + de 21 ans est de : 268

Le nombre d’enfants de – de 21 ans est de : 426

Il y a donc 971 habitants dans la commune, progression notable mais moins importante qu’entre les deux recensements précédents.

 

L’âge moyen de la population est inchangé, soit 29 ans.

Il y a un peu moins de 4 personnes par foyers qui sont au nombre de 246.

34 femmes sont chefs de ménage.

 

 

 

Le plus vieil habitant c’est DUMONT Félix, 86 ans

La plus vieille habitante, GUILBAUT Pélagie, 85 ans

Le plus jeune a tout juste 16 jours, il s’agit de BOCLET Adrienne.

 

 

Il est à noter que, curieusement, le métier de nombreuses personnes recensées n’a pas été renseigné, ce qui ne permettra pas une analyse très fine des éléments fournis.

 

Métiers

 

C’est ainsi que le nombre de propriétaires n’est pas connu. Il y a par contre 8 rentiers.

 

Secteur agricole : 51 personnes, soit 18,5  % de la population active

 

Les cultivateurs sont au nombre de 21 et les journaliers/manouvriers à peu près autant, soit 25.

Il y a 1 marchand de moutons, 1 maquignon (marchand de chevaux), 2 bûcherons et 1 berger.

 

Secteur artisanal : 122 personnes, soit 44,5  % de la population active

 

Les artisans du bâtiment sont encore un peu plus nombreux qu’en 1872, soit 14 personnes.

Parmi ceux-ci : 7 maçons, 1 charpentier, 3 menuisiers, 3 couvreurs (en chaume et en « dur »).

 

Il n’y a plus ni tisserand ni fileuse.

 

Les métiers qui emploient le fer et les métaux sont en nombre moins important (à relativiser compte tenu des réserves sur la fiabilité du recensement évoquée plus haut).

Il n’y aurait plus que 99 serruriers, soit   36   % de la population active,

4 fabricants de serrures ou marchand de clefs  sont implantés dans le village

On compte également 3 maréchaux-ferrants, 1 charron et 1 charretier.

 

Secteur commerçant : 50 personnes soit 18   % de la population active

 

Les métiers de bouche représentent 23 personnes :

13 épiciers cafetiers

5 boulangers

3 bouchers

1 marchand de farines

1 charcutier

 

Les métiers de l’habillement occupent 25 personnes

14 couturières

2 tailleurs d’habits

1 modiste

2 blanchisseuses

6 cordonniers

 

2 autres commerçants ne peuvent prendre place ci-dessus, ce sont le quincaillier et le marchand de charbon.

 

Les métiers peu qualifiés occupent 31 personnes, soit  11  % de la population active

 

Ce sont des domestiques, des ouvriers/employés, auxquels s’ajoutent 1 jardinier et 1 garde moulin.

 

Les fonctionnaires sont 12 :

4 cantonniers

4 instituteurs/trices

4 employés des PTT

 

Les indépendants sont  7

1 médecin

3 « courrier », messager, voiturier

2 commis voyageurs

1 meunière

 

Les femmes actives représentent 19 % de la population féminine totale.

 

2 très jeunes enfants sont au travail : 1 petite fille de 8 ans est serrurière, une autre du même âge est journalière agricole.

2 garçons de 12 ans travaillent, l’un est maçon, l’autre serrurier, puis on trouve 1 cultivatrice de 13 ans, et enfin 1 serrurière et 1 couturière de 14 ans.

 

Compte tenu des nombreux manques contenu dans ce recensement, en particulier sur les métiers exercés par les habitants, il ne nous a pas paru souhaitable de faire la synthèse des  résultats obtenus car ils seraient faussés. Nous le regrettons.

 

Origine géographique de la population.

 

Pour l’essentiel les habitants viennent du Département de la Somme, principalement du Vimeu serrurier. Les départements limitrophes : Seine maritime et Pas de calais sont les plus représentés. Ensuite, vient l’Oise, proche également.

On note également quelques parisiens, essentiellement des enfants en nourrice.

Plus lointains les départements de l’Eure, du Nord et de l’Orne complètent le tableau. Une famille vient du Cantal.

 

En conclusion, nous pouvons dire que la population de WOINCOURT se stabilise en 1881. Le nombre d’habitants croît peu. La structure de la population a peu évolué en 9 ans.

 

                  WOINCOURT-Entree-du-village.gif

 

 

Sources :

Recensements de Population

Notaire MANCHELIN de FRIAUCOURT aux A.D. d'AMIENS (vente de la distillerie)

Délibérations communales série O aux A.D. D'AMIENS

Notariat D'AULT

 

 

 

 

 


 

 


Date de création : 15/12/2019 @ 19:28
Dernière modification : 07/10/2023 @ 18:31
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