* *
* *
genealogie

CONSCRITS SERRURIERS

DIVERS DOCUMENTS

RECENSEMENTS

Histoire locale

Géographie 01

Histoire locale 01

Histoire locale 02

Histoire locale 03

Histoire locale 04

Histoire locale 05

Histoire locale 06

Histoire locale 07

Histoire locale 08

Histoire locale 09

Histoire locale 10

Histoire locale 11

Histoire locale 12

Recherche



Webmaster - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

Préférences

Se reconnecter
---

Votre nom (ou pseudo) :

Votre code secret


 Nombre de membres 10 membres


Connectés :

  membresVIMEU
Histoire locale 12 - METIER : ELEVEUR DE BETAIL

 

 

                                                                                     L’ELEVEUR DE BETAIL

 

Dans la vie quotidienne des hommes et des femmes des siècles passés, l’élevage joue un rôle considérable.

 

 

Le Pâturage

 

Dans la Somme, le pâturage communal n’a lieu que sur les terres en plein repos et non sur les terres après la récolte. Les propriétaires veulent être maître de leur bien et ne pas se faire imposer le pâturage des plus pauvres et par là même se défendre d’un saccage des terres par piétinement des bêtes.

(voir nos articles sur la vaine pâture à NIBAS et les conflits qu’elle a pu susciter)

 

Au 17ème siècle, la proportion entre les herbages et les champs en culture était égale.  L’absence d’herbages suffisants 100 ans plus tard, conduisit à manquer d’engrais fourni par les animaux et donc à un amendement des sols insuffisant grâce au fumier.  La France doit importer la moitié de la viande nécessaire à la consommation et l’industrie importe des cuirs de Russie, des laines à L’Angleterre et à l’Espagne.

 

La disette des fourrages limite forcément le nombre de bêtes à cornes avant la vulgarisation de la praire artificielle et les tentatives de dessèchement des marais.  Le laboureur ne pouvait entretenir que le nombre de vaches utiles pour fournir le lait et le beurre de la famille et d’une clientèle restreinte. Le prix moyen d’une vache laitière a été de 60 à 80 livres pendant le 18ème siècle. Le laboureur riche avait une bête à corne pour 10 arpents, le laboureur moins aisé, une pour 18 à 20 arpents. Le ménager n’en n’a qu’une qu’il envoyait au troupeau communal.

 

Rôle de taille de Feuquières en 1780

 

LABOUREURS

JOURNAUX DE TERRE

JOURNAUX DE TERRE

VACHES

BETES A LAINE

 

EN PROPRE

EN FERMAGE

 

 

N. DECAYEUX

1

14

1

3

F. DEHESDIN

2

3

1

3

A. TESTU

65 verges

36

1

3

J. DAVERGNE

12

29

2

3

L. GRILLY

1 demi

4

1

2

F. TESTU

6

5

1

3

M. VASSE

12

12

1

3

A. LION

5

16

1

2

J. DECAIEUX

4

36

1

2

J. DEHESDIN

6

3

1

2

P. DELAMOTTE

6

14

1

3

F. DEGUERVILLE

14

1

1

4

F. DELIGNER

4

12

1

3

J. DEHESDIN

1 demi

15

1

3

F. DELATTRE

9

33

1

2

J. LECLERC

12

6

1

3

L. DAVERGNE

3

37

2

5

F. DELIGNER

2

15

1

Néant

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

Dans les bas-champs, les moutons sont légion : entre 8 à 10.000 têtes sur les mollières et les renclôtures. On se plaignait dans l’industrie de la mauvaise qualité des laines, on l’attribuait à l’usage qui avait prévalu, de tondre les moutons dès la fin du mois de mars et dans le courant avril, la laine n’ayant point encore acquis sa maturité.

La qualité de la laine dépend de la nourriture de la bête. Les laines achetées, au prix moyen de 24 sols la livre en suint et  30 livres lavées par les marchands qui parcourent les villages au moment de la tonte, sont ensuite livrées aux houppiers (peigneurs) qui les préparent. Le principal marché à laine de la Somme est à AMIENS.

Dans le Marquenterre, Monsieur de LORMOY éleva les moutons en plein air et ses troupeaux étaient connus à la Cour de VERSAILLES.

La Révolution vient interrompre les efforts tentés pour améliorer les races, la laine étant toujours considérée comme le produit principal et la viande comme l’accessoire.

 

Sous le nom de mollières, étaient compris tous les terrains qui, endigués à la longue (milieu du 18ème siècle), se couvrirent finalement d’une herbe estimée pour le pacage des bêtes à laine.

En 1595 la commune du Marquenterre envoyait 8.000 moutons paître dans ses marais ou à marée basse. Elle avait alors 4.000 arpents de pâturage.

 

La vie quotidienne

 

Dans les fermes, il y a des chevaux, vaches, cochons et ovins. Ces animaux divaguent volontiers dans les champs.

 

Le paysan qui laboure a toujours besoin d’un attelage et donc d’animaux de trait.  C’est la charrue qui domine. Elle a besoin de 2, 3 ou 4 chevaux ou bœufs. En Picardie, ce sont les chevaux qu’on attelle à la charrue. On laboure à 15 cms de profondeur sur une surface qui n’excède pas un demi-hectare par jour.

Le bétail des siècles passés était nettement plus chétif qu’aujourd’hui. Le développement de l’élevage doit beaucoup aux soins apportés aux animaux. Les premières écoles vétérinaires sont créées dans la 2ème moitié du 18ème siècle.

 

Il est rare que les maisons soient dépourvues de basse- cour.  Les femmes s’occupent exclusivement du menu bétail. Les hommes et les femmes collaborent à la tonte des moutons ainsi qu’à la mise à mort du cochon. Ensuite, les femmes préparent les repas qui résultent de cette mise à mort.

La traite des animaux incombe uniquement aux femmes, elles font aussi le beurre et la crème.

La vente au marché des produits de la ferme est aussi une affaire de femme.

La basse- cour doit être surveillée de près : les voleurs, les fouines, les éperviers et les renards rôdent, capables d’emporter des dizaines de poules en quelques minutes. On prend donc soin, si possible on rentre les volailles la nuit.

On peut élever des dindons arrivés tardivement en France via le Portugal et l’Espagne ; ils auraient été pour la première fois en France consommés au mariage de Charles IX (vers 1570) 

La pintade est beaucoup plus ancienne, elle vient d’Afrique du Nord grâce aux romains, mais elle n’apparaît qu’au 19ème siècle

Enfin il faut parler du seul mammifère  élevé dans la basse- cour : le lapin. Il grandit en semi-liberté dans des parcs ou garenne jusqu’au 18ème siècle, puis se retrouve enfermé dans un clapier. Le clapier apportait un excellent fumier.

 

Au nombre des animaux domestiques, on met les abeilles. On leur doit la cire et le miel. (A noter dans l’inventaire du laboureur-tisserand que nous avons mis en ligne, 3 ruches de mouche à  miel)

 

La garde des troupeaux est faite par des enfants. Beaucoup d’enfants en rentrant de l’école à midi comme le soir, nourrissent le bétail, curent les chevaux, vont chercher le fourrage parfois fort loin de la maison.

Les bergers adultes sont souvent de pauvres diables heureux de gagner 4 sols par jour pur conduire les moutons du village sur la jachère. Ils dormaient dans leur roulotte et déplaçaient les moutons la nuit parfois.

 

Carte postale d’un berger en baie de somme

 

                                        ELEVEUR Berger de cayeux.jpg

 

Le marché au bétail

 

Au marché au bétail, on regarde, on soupèse, on estime, puis on propose un prix. On y consacre tout le temps nécessaire, même s’il faut y passer la journée.

La décision arrive souvent à la fin du marché. Alors seulement l’argent paraît. Et souvent, tout se termine chez le marchand de vin.

 

Le vimeusien fait travailler de jeunes bêtes, sans les fatiguer, jusqu’à 3 ans et demi/5 ans. On les retrouve ensuite aux marchés d’ABBEVILLE, de BLANGY SUR BRESLE, de GAMACHES, d’OISEMONT sur lesquels les marchands normands et parisiens les paient chèrement.

 

Dans la Somme il n’est pas un bourg important où ne se tienne un marché aux cochons. Dans le budget d’un cultivateur, la vente des porcelets représente parfois le plus gros bénéfice.

 

Les épizooties

 

En dehors des aléas climatiques, un autre phénomène décime le bétail : les épizooties.

Au 18ème siècle, c’est la peste bovine, au 19ème, c’est la fièvre aphteuse.

Les prédateurs sont nombreux, à commencer par les loups qui sont présents encore au 19ème siècle. Pour soustraire le bétail à ses attaques, celui-ci est enfermé dans les bâtiments de ferme. La perte du bétail par confiscation ou réquisition annihile la production de fumier. Pire encore, la perte d’une vache, c’est aussi le lait quotidien qui disparaît (voir notre article sur les réquisitions à SAINT QUENTIN LAMOTTE durant la guerre de 70).

 

La peste bovine était la plus redoutée.

Moins terrible mais non  moins contagieuse était la fièvre aphteuse. L’isolement d’avec les régions contaminées est le seul préservatif.

 

On voit que la vie d’un éleveur est remplie d’aléas nombreux et que la Monarchie jusqu’à la Révolution Française  n’a pas toujours incité les éleveurs à progresser, contrairement à l’Angleterre par exemple.

 

 

 

 

Sources : la vie agricole dans le nord de la France A. DE CALONNE

                L’élevage dans la revue « nos ancêtres » Vie et métiers.

 

 


Date de création : 25/02/2023 @ 18:36
Dernière modification : 25/02/2023 @ 18:40
Catégorie : Histoire locale 12
Page lue 20 fois

^ Haut ^