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Histoire locale 11 - L'HABITAT RURAL

                            

 

 

 

 

L’HABITAT RURAL

 

 

 

Le VIMEU étant constitué principalement de villages plus ou moins grands nous allons en décrire l’habitat .

 

Les habitations se répartissent le long des rues ou chemins vicinaux et se bâtissaient autour d’une cour avec dépendances, au-delà se trouvaient le jardin et le verger « plant » en picard. Elles convergent toutes vers l’église.

Les villages présentent un aspect particulier : en effet, il s’agit de s’abriter du vent de la mer. Les plantations qui les entourent font que le voyageur les distingue difficilement des bois.

Les communications entre les villages deviennent presque impossibles pendant la saison d’hiver à cause du mauvais état des chemins.

Les habitations ne sont parfois pas suffisantes en nombre. Ainsi en 1772, à FRANLEU, « 12 jeunes gens auraient pris le party de mariage s’ils s’y trouvaient des maisons »

 

Le manoir seigneurial lui-même se présente sous des dehors d’une simplicité excessive. L’habitation du seigneur s’élève sur le plan d’une ferme, au fond d’une cour entourée de bâtiments d’exploitation.

 

 

LES MODES DE CONSTRUCTION

 

 

Les soubassements des maisons sont d’une hauteur de 90 cms à 2 m. Ils sont construits en dur : grès qui viennent du boulonnais, silex qui viennent de la cote et plus tard la brique. Ils étaient souvent badigeonnés de goudron pour éviter les remontées d’eau.

 

 

 

Ci-dessous photo d’un soubassement en silex et grès.

 

 

 

HABITAT Soubassement.gif

 

 

 

    

 

 

 

 

Les murs et charpentes supportent des façades composées de charpentes ou colombages non apparents sur lesquels est cloué un lattis de petits bois.  Le tout est recouvert de torchis lissé en grandes surfaces planes. Jusqu’au 19ème siècle les façades des maisons étaient charpentées en bois. La préparation des pièces de bois se faisait au sol. Les portes et le bois des fenêtres étaient peints en brun rouge ou parfois gris clair. Le torchis en ocre pâle, et repeint tous les ans pour la fête du saint patron.

Pour protéger les façades de la pluie et des vents d’ouest, on utilisait des planches sciées clouées sur les murs.

 

 

 

Ci-dessous, construction d’un mur en torchis : musée des maisons comtoises à NANCRAY (DOUBS)

 

                            HABITAT Torchis.gif

 

 

 

 

 

 

 

Les églises présentent quant à elles des façades en pierre calcaire blanche qui se prête mieux à la sculpture. Les carrières étaient sur place et constituaient des refuges en cas d’attaques ennemies. On les a surnommées à tort des souterrains car leur vocation première c’est l’extraction de la craie. On en trouve en particulier à NIBAS.  

 

 

Les Toits  étaient le plus souvent recouverts en chaume. Le faîtage était couvert d’un mortier d’argile.

Le chaume était un merveilleux isolant contre le froid et la chaleur mais à partir de la fin du 18ème siècle, il a été remplacé par des « pannes » tuiles plates en glaise pétrie, moulée séchée et cuite au four, de forme presque carrée. En effet, les toitures en chaume étaient responsables de la propagation des incendies catastrophiques alors car impossible à maîtriser. G. VASSEUR raconte, dans son ouvrage sur NIBAS que 3 incendies majeurs ont eu lieu au 18ème siècle dans la commune et 6 au 19ème siècle. Si le chaume disparaît peu à peu c’est que les intendants ont pris le parti de n’indemniser les incendiés qu’à condition de couvrir en dur.

L’avènement de la panne date de 1770. La première fabrique se trouve à HESDIN (pas de calais). Néanmoins en 1806, la plupart des maisons sont encore couvertes en chaume.

 

 

Photo d’une charpente d’une ancienne grange dans un village de la baie de Somme

 

                    HABITAT Charpente.gif

 

 

 

 

Les portes cochères étaient recouvertes par du chaume disposé en deux versants raccordés par une faîtière d’argile où poussaient souvent quelques fleurs.

 

Les reconstructions après la première guerre mondiale ont éliminé le torchis au profit de la brique. La tuile a été souvent remplacée par l’ardoise, qui dans un premier temps venait des Ardennes.

 

 

Ci-après un plan tiré d’une minute notariale où l’on peut voir la répartition des différentes pièces d’habitation et de travail. (ici il s’agit d’un serrurier d’où les boutiques qui sont les ateliers du serrurier).

 

HABITAT Plan maison.gif

 

Figure dans notre dossier « photo » la vie au village . Cliquer sur la photo pour agrandir

 

 

L’INTERIEUR

 

Pénétrons dans une de ces chaumières. Nous trouvons des pièces basses. La plus vaste c’est le fournil avec le four à pain inséré dans la cheminée, il sert de salle de séjour. Les poutres basses sont noircies, les murailles jaunies. Le sol en terre battue ou sable durci. Le jour pénètre par une étroite fenêtre que garnit un verre grossier hérissé de noeuds en forme de cul de bouteille. Le jour pénètre aussi par le volet supérieur de la porte, porte qui ferme la nuit à l’aide d’une serrure en bois.

 

Dans l’âtre flambent les sarments de bigne, le chaume, le bois, la tourbe. La tourbe chauffe la « portion indigente du peuple ». La cheminée est la pierre angulaire de la maison. Elle est garnie de landiers (grands chenets de fer) l’indispensable cramillie (crémaillère) destinée à suspendre la marmite de fer.

 

Une tige de fer retient au manteau de la cheminée la « crasse » ou « quinquet » lampe primitive en forme d’huitre allongée. L’huile d’éclairage provient du colza

 

 

 

Ci-dessous deux lampes huile. Collection personnelle.

 

          

 

 

 

 

 

   HABITAT Lampe a huile.jpg                HABITAT Quinquet.jpg                    

 

 

 

   

 

 

       

 

 

La cheminée est le lien où la famille vient se sécher au retour du travail et où les aliments se préparent et ses cuisent, le coin ou les parents passent les veillées d’hiver assis dans le traditionnel « cados » ou caielle à dos » qui fait le pendant de la huche au sel. C’est le fauteuil traditionnel réservé aux grands parents ou au chef de famille. Si le cados est presque toujours seul, les chaises sont au nombre de 4 ou 6.

Au dessus de la cheminée : toujours un vieux fusil.

 

 

 

Ci-dessous un « cados » Collection personnelle

 

 

                                 HABITAT Cados.jpg

 

 

    

 

 

               

 

 

 

 

 

Dans un angle du fournil voici le lit en alcôve où dorment les vieux de la maison.

 

Dans les familles plus aisées, la traite, en bois fruitier : merisier ou cerisier est un meuble long que la jeune mariée apporte car il contient son trousseau. A l’arrière du plateau on trouve une gorge où s’encastre le bord des assiettes et des plats appuyés à la verticale contre le mur.

A vaisselle de terre rouge avait succédé la faïence à fond noir vernissé. Le 18ème siècle apporte la faïence aux vives couleurs et on voit apparaïtre sur la dresche des plats, assiettes, poteries de toutes formes sorties des fabriques du voisinage ou achetées aux « porte balles » qui se multiplient dans les campagnes.

 

 

Le mobilier est constitué aussi d’une grande table de bois de hêtre, quelques bancs,  une maie où l’on pétrit la pâte , une seille pour garder l’eau potable. (seille sorte de seau en boissellerie, sans cercles, avec une anse de bois, pour puiser ou conserver l‘eau) et la cheraine pour battre le beurre, l’étaimier pour ranger les couverts d’étain ou de fer.

 

 

 

 

Ci-dessous un étaimier Collection personnelle

 

 

                            HABITAT Etaimier.jpg

 

 

                                  

 

 

 

Il ya plus rarement une table ronde à trois ou quatre pieds au plateau rabattable contrairement aux tables rectangulaires elles étaient fabriquées en bois divers mais surtout en orme et en noyer. On les retrouvait dans presque tous les intérieurs picards.

 

 

 

Ci-dessous une table picarde ronde Collection personnelle

 

 

 

                                HABITAT Table picarde.jpg

 

 

 

 

 

 

La chambre à coucher comporte un mobilier rudimentaire : un lit et une garde robe (coffre ou armoire)

Il n’existe alors pas de lit rustique traditionnel. Jusqu’au siècle dernier le sommier était inconnu : il était remplacé par un châssis tendu de sangles entrecroisées. On y plaçait deux paillasses. La première bourrée de longue paille de seigle, la seconde de paillettes d’avoine.

Seuls les notables dormaient sur des matelas de laine,  garnis d’une couverture de laine verte, d’une courte pointe de toile peinte piquée.  Le tout disparaît sous un édredon. Les traversins sont en paille ou en plume, les oreillers en plume.

 

 Le manouvrier se contente d’une paillasse, d’un traversin en paille et d’une couverture.

Dans un contrat de mariage datant de 1897, on retrouve dans la dot de la jeune mariée : « quinze kilos de varech estimés 6 Francs ». En effet, le varech était destiné à la confection de matelas dont les bienfaits sur la santé étaient renommés.

 

Le bahut de chêne sculpté renferme le linge et les habits de fête que les gens les moins fortunés placent au pied du lit dans la huche taillée par le charpentier. Dans la huche aussi : des draps de toile souvent rudes et de couleur rousse. Ils sont souvent en toile d’étouppe c'est-à-dire en filasse. Le linge se résume à 12 ou 18 chemises, des nappes, serviettes, mouchoirs de col dont les femmes se parent, bonnets et souvent une provision de toile (fine ou plus grosse).

 

 

Afin d’évaluer les méthodes de construction au milieu du 19ème siècle, nous avons relevé, dans les délibérations communales de NIBAS, ce cahier des charges pour la réfection complète du presbytère de NIBAS .

 

 

 

PRESBYTERE DE NIBAS

 

L’an 1851, le 31 mai, le Conseil Municipal de NIBAS réuni sous la présidence de Monsieur BLANCART Louis-Abraham-Frédéric, maire, met à l’ordre du jour les travaux à effectuer sur la couverture en matière incombustible du presbytère.

Etaient présents : MM. DEPOILLY Honoré, TETU, TRUTIN François Isidore, WATTEBLED Pierre, BECQUET André, JOSSE, HIBON Norbert, BOCHE Médard, PIEFFORT Magloire, MABILLE Anthime conseillers municipaux.

 

« Considérant que la toiture en chaume qui existe actuellement sur le presbytère est entièrement détériorée par la vétusté et qu’en la laissant subsister plus longtemps, on ne ferait qu’accroître la dépense, le conseil reconnaît l’urgence de la remplacer par une couverture en ardoises comme étant plus solide. »

 

Néanmoins les travaux ne seront pas effectués avant 5 ans puisque voici ci-dessous le cahier des charges rédigé par Joseph DEJARDIN, menuisier à FEUQUIERES sur demande de la commune le 18 mars 1856 ! (webmestre)

 

Détail des travaux à effectuer

 

Article 1er

Couverture en ardoises ; Les ardoises à employer pour la couverture seront celles dites d’ANJOU. De la première qualité, bien lisses sans défaut ni cassures. Elles auront 30 cms sur 20. Leur épaisseur ne fera pas moins de 2 millimètres et demi. Les feuillets seront en bois de sapin neuf.

 

Article 2

Charpente

48 soliveaux en bois d’orme

Les bois de charpente seront sans nœuds vicieux et bien équarris.

 

Article 3

Placage pour le grenier

Placage au gros mortier sur fuseaux au nombre de 53 par mètres carrés sur une épaisseur de 10 cms.

Les fuseaux seront en bois neuf avec du mortier composé d’argile et de paille ou de foin et aura dix centimètres d’épaisseur au moins. (Note du webmestre : il s’agit de torchis)

 

Article 4

Plafond sur lattes en aubier de chêne au-dessous du grenier

Les mortiers à employer seront appliqués sur lattes en aubier de chêne.  La chaux qui sera employée au plafonnage et blanchissage sera apportée sur le chantier, vive, et sans pierrailles et elle entrera pour un tiers dans les plafonds. Elle sera bien coulée, éteinte au moins de 2 jours avant d’être employée.

 

 

Article 5

Menuiserie en bois de sapin rouge.

Pour le fournil, deux portes vitrées avec panneaux saillants au-dessus de chacune de ces portes, une imposte et le tout avec dormant. Volet pour les portes vitrées

Pour l’écurie, deux portes à barres avec dormant.

Plancher de la porte cochère en sapin rouge.

 

Pour la porte cochère à deux battants, fermeture à gueule de loup. Bâtis en bois de chêne.

 

 

Article 6

Vitrerie : pour les deux portes vitrées et les impostes

Les carreaux seront posés au mastique composé de blanc d’Espagne et d’huile de lin pure.

 

 

Article 7

Serrurerie

Note du webmestre : au pays de la serrurerie, ce poste est de loin le plus complet….Monsieur le curé était bien protégé !

 

Pour les 2 portes vitrées, 4 pantures à équerre et 4 gonds plus une serrure, bouton double et en cuivre pour la porte donnant sur la cour, et une clanche avec bouton en cuivre et 2 targettes avec crampon pour celle donnant sur le jardin.

Pour les deux volets des portes vitrées, 8 crochets en fer. Pour les portes d’écurie, 4 pantures droites et 4 gonds, une clanche pour celle sur la cour et 2 targettes pour l’autre. 2  pioches pour la porte cochère pesant ensemble 8 kg 5 y compris les boulons.

2 pantures y compris les boulons pesant ensemble 2kg 5

Un verrou pour le bas et ses accessoires, 2 crochets et un boulon pour tenir le balancier en bois devant fermer les portes,

Une serrure pour la petite porte.

 

Article 8

Peinture

Pour les deux portes vitrées et les volets

Pour les portes d’écurie

Façade extérieure seulement pour la porte cochère.

Cette peinture sera appliquée en 3 couches en observant d’y joindre le plus d’huile possible.

 

Ensemble : 480,57 Francs, (Note du webmestre : le poste le plus onéreux étant la menuiserie).

 

 

 

 Sources : Vie et traditions populaires en Picardie J.F. LEBLOND et Y.   

                BROHARD
                                    NIBAS et ses annexes : G. VASSEUR
                                    La vie agricole sous l'ancien régime dans le Nord de la   FRANCE : De CALONNE
                                    Minutes notariales
                                     Archives départementales série O "délibérations communales de NIBAS"

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Date de création : 25/10/2007 @ 18:22
Dernière modification : 06/11/2018 @ 18:35
Catégorie : Histoire locale 11
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